dimanche 11 avril 2010

Septième jour

Mercredi 31 mars.

Dernier jour à Paris. Je donne un coup d'aspirateur dans le studio ce matin bien que le ménage soit inclus dans le forfait; envie de laisser une bonne impression car j'ai l'intention de revenir. Terminés les séjours à l'hôtel, c'est bien plus agréable la location, plus économique et on se sent comme chez soi.
Je décide de passer la journée dehors même si le vent ce matin est encore glacial et qu'une balade au Luxembourg est plus agréable quand on peut s'asseoir dans les fauteuils presque relax près du bassin ou de la Fontaine Médicis. Le souvenir le plus marquant pour moi au Luxembourg en Juin 2008 fut celui de l'orage et de la pluie torrentielle qui m'ont fait me réfugier sous un arbre aux côtés de Micheline Presle qui gentiment m'a proposé de m'abriter sous son parapluie : un moment absolument délicieux. Elle était belle à 85 ans tout en blanc avec des Converse basses! Le temps d'échanger trois mots, de la remercier et la pluie s'est arrêtée; dommage.

Donc je descends à Odéon, il est déjà presque midi, je remonte la rue de l'École de Médecine, je m'arrête devant le cinéma Racine, encore des souvenirs, ceux où j'ai vu les premiers films d'Alain Tanner et mes stars... et je file jusqu'au Luxembourg par le Boul'Mich'; je m'arrête dans un bistrot plus loin, il me faut ma drogue du matin (même à midi) un café serré; je le prends au bar, vite fait.

J'abrège, je n'ai pas chaud, j'aurai vraiment dû venir avec ma veste d'hiver, le vent d'est est cinglant. 13 h, je vais me réchauffer dans un restaurant japonais, çà pullule en redescendant la rue Monsieur le Prince. Je ne suis pas fan de sushis, je prends des petites brochettes à la sauce yakitori...

Re Boul'Mich (j'ai 20 ans youpi), le soleil a fait son apparition (youpi), je reprends les rues arpentées il y a... euh... chut...! Le Musée de Cluny, le petit square de la Sorbonne, la rue Saint Jacques où j'étais en stage (les pavés, les barricades, les bombes lacrymogènes sont les images qui me reviennent à l'esprit). Je savoure cette promenade même (et surtout) en solitaire


Derrière la statue Puvis de Chavannes Square Paul-Painlevé,
le musée de Cluny

La Sorbonne

Le temps passe, j'arrive devant Le Champo et là mes yeux brillent du feu de mes souvenirs. Il est 14 h 45 et je regarde les films qu'il projette, je vois à 12 et 16 h : L'étranger de Luchino Visconti avec Marcello Mastroiani et Anna Karina!! Epatant, voilà qui va reposer mes gambettes. J'ai une heure devant moi, je voulais aller prendre un café au Soufflot, ça me laisse le temps... de rêvasser un peu sur la terrasse chauffée, de regarder les passants, de me dire que cette journée, la dernière, est divine et de dire : Paris je t'aime.

Retour au Champo, ce cinéma pour moi mythique, combien de films ai-je vus ici quand j'étais étudiante et durant mes années de célibat? la salle est petite, JE SUIS AU CHAMPO ET JE NE RÊVE PAS! C'est mercredi c'est raviolis, euh non, c'est tarif réduit! Je n'ai pas regretté ces presque deux heures avec Meursault, Mastroianni absolument magnifique dans le rôle et quel plaisir de revoir Anna Karina, même si les critiques s'accordent à dire que ce n'était pas du meilleur Visconti (le film a été rénové), je trouve qu'en cette année d'hommages à Albert Camus ça vaut le coup de le voir; néanmoins j'ai préféré le livre. MAIS J'ETAIS AU CHAMPO!



What a lovely day!

(Cliquer sur les photos pour agrandir)