samedi 10 avril 2010

Sixième jour


Mardi 30 mars.

Je dors de mieux en mieux dans ce studio, il faut dire que j'enfonce mes boules Quiès jusqu'à la gorge! Ni volets ni rideaux aux fenêtres, j'avais heureusement prévu mon "loup" pour occulter la lumière.
Petit déj. en écoutant F. Inter, comme chez moi; je suis conquise par ce studio, le propriétaire m'avait laissé sa chaîne hi-fi, sa radio, sa télé (pas beaucoup regardée).
Je pars rue Montorgueil - çà devient une habitude - prendre un café serré. Il fait toujours très frisquet.

Je retourne au Salon du livre cet après-midi; je sens que je commence à être fatiguée. Je n'arrête pas de marcher depuis maintenant cinq jours. Un jeune homme vend des billets d'entrée à 5 euros au lieu de 9 à la sauvette; je crains de me faire arnaquer, suis un peu c.. et je vais acheter mon billet à l'entrée principale à 9 euros. Pfff! Vendredi j'avais une invitation. Je refais le tour, m'arrête au studio de France Culture espérant y faire une pause mais à l'heure où je passe pas d'émission en direct. Sur le stand de France Info, Katherine Pancol; je l'ai déjà beaucoup entendue parler de ses livres, je n'ai pas envie de m'arrêter. Je m'attarde sur quelques stands de livres d'art; à vrai dire, je voudrais pouvoir m'asseoir un peu en feuilletant des livres mais pas un banc, pas une chaise dans ce Salon. Je crève de chaud et me dirige vers un bar que j'aperçois pour prendre une petite bouteille d'eau pétillante; on me donne un verre en plastique. Il y a quelques tables et chaises toutes occupées. Je sens que je commence à saturer; je rêve d'être dans une librairie silencieuse, entourée d'ouvrages où se trouverait un petit salon avec des fauteuils clubs comme celle que j'affectionne dans ma ville et qui s'appelle Les vents m'ont dit (titre d'un livre de Xavier Grall). Je remarque que mes librairies favorites portent des noms évocateurs (Les vents m'ont dit - L'écume des pages...). Je me souviens aussi de cette délicieuse librairie découverte à Noirmoutier Trait d'union et de son charmant jardin de curé où l'on pouvait siroter un café en feuilletant des livres, des revues.



Je passe chez l'éditeur P.O.L. pour compléter un peu ma collection d'ouvrages de François Matton mais là je crois qu'il me faudra faire un billet à part pour parler de ce merveilleux dessinateur-écrivain et du livre acheté DE PIÈCES EN PIÈCES Chroniques sur des oeuvres nomades. Ce livre d'art est riche et nous parle d'art contemporain sans emphase... Les dessins et les textes de François Matton sont devenus pour moi le baume au coeur qui me redonne le sourire quand je vais mal, grâce à lui TOUT VA BIEN.

En fait je suis revenue aujourd'hui au Salon du livre (le Saloon de la foire du livre comme l'a dénommé cette année France Inter) pour rencontrer Philippe Annocque et me faire dédicacer son dernier livre Liquide (j'apprendrai que le prochain va sortir cet automne). C'est un écrivain dont j'ai déjà parlé; découvert grâce à son blog et dont j'ai beaucoup aimé les livres. Dès que je l'aperçois je le reconnais, je m'approche, intimidée, je me présente (il me reconnaît me dit-il, ben oui, à force d'échanger des commentaires sur le blog on finit par imaginer l'autre et parfois on ne se trompe pas). Mais que je suis nulle; je n'ai pas su lui parler, je lui avais déjà tellement dit combien son écriture m'avait séduite que je n'osais plus rien dire; il était pourtant très chaleureux. Bon, ce n'est pas grave, j'avoue que j'aurai préféré un endroit plus intimiste (où j'aurai pu m'asseoir enfin), avec aussi du vrai liquide;o) pour faire disparaître le trac : une librairie, voire un bistrot où il aurait fait une lecture ou nous aurait parlé de lui, bref il m'a fait une très jolie dédicace et je suis repartie, trop rapidement, assoiffée, avec mon Liquide sous le bras, saturée du Salon. Je déteste les Salons (chut).

Je ne pouvais pas traîner, une soirée très douce, m'attendait chez mes plus chers amis au monde, dans leur atelier : mes anciens voisins parisiens.


Un couple merveilleux, lui, Michel Rousseau, est artiste-peintre et sculpteur, elle, sa muse. Je ne séjourne jamais à Paris sans passer les voir. J'avais besoin de leurs bras ce soir, qui savent si bien m'envelopper de leur douceur, de leur tendresse, de leur amitié, de leur amour, tout ce qui me manque au quotidien. Elle me dit : j'ai fait un pot-au-feu (elle sait que j'adore son pot-au-feu qui nous réunissait le soir de Noël, oui un plat simple pour ce réveillon qui n'avait besoin d'autre chose que ce nous partagions richement). Aïe et moi j'ai apporté une bouteille de Valpolicella, j'avais tellement apprécié la veille celle dégustée avec mes petites chéries! Mais ça sira très bien me dit-elle avec son accent catalan que j'adore. Je les ai quittés les yeux brillants du bonheur d'avoir passé cette soirée avec eux. Trop de choses à dire sur ces quelques heures précieuses pour pouvoir les écrire.

Je prends le métro, la ligne est directe, il est 23 h 30. Je pense à toi, si tu savais comme tes amis parlent toujours de toi, comme si tu étais vivant, je veux dire, comme si tu n'étais pas mort. C'est fou çà. J'aurai comme une envie d'être amoureuse ce soir... de quelqu'un d'autre, tsss! Ma vie amoureuse est un désert!