samedi 16 novembre 2013

Le marteau ou l'enclume?

La Vénus à la fourrure, inspiré du roman érotique de Léopold von Sacher-Masoch.

Réaction à chaud : Est-ce la muse qui a inspiré son mentor ou l'inverse? Emmanuelle Seigner est magistrale, Mathieu Amalric tout aussi extraordinaire est troublant de ressemblance avec Roman Polanski. Quand le sado-masochisme devient hédonisme c'est un plaisir sans nom. L'espièglerie de Vanda est jubilatoire (lorsqu'elle commence la lecture de la pièce, Vanda la comédienne, devient la Wanda de la pièce de Sacher-Masoch). Les amateurs de film porno peuvent passer leur chemin, ici les êtres s'attirent comme des aimants sans jamais se toucher, les répliques atteignent parfois des sommets de poésie, de désir qui électrisent, mais n'éludons pas la perversité. La jouissance est dans les mots. 





Crédit photos : UniFrance Films
 
Le générique de fin avec des tableaux de La Naissance de Vénus en fond d'écran est d'une beauté... Pauvres spectateurs qui s'en vont au générique!


 Titien, Vénus au miroir (ca 1555). Washington, National gallery of art.

Boticelli, Naissance de Vénus (détail)


Alexandre Cabanel, La Naissance de Vénus.

Roman Polanski est un immense cinéaste et sa Muse une Vénus éblouissante.
Quant à Mathieu Amalric... stop, j'arrête avec les qualificatifs dithyrambiques : mais je veux bien poireauter des heures dans le froid (c'est ça être figurant, je sais je l'ai vécu, Pêcheur d'Islande, avec la soeur d'Emmanuelle, eh oui! j'ai déjeuné à la cantine des artistes avec elle, Mathilde Seigner (presque débutante), Stéphane Freiss et Anthony Delon... en 1995!) pour son prochain film! Mais là, je n'ai aucune chance, M. Amalric cherche des figurant(e)s de 25 et 80 ans. J'ai dépassé les 25 et suis pas encore arrivée aux 80.




Séverin, lui, ne plaisante pas : "Si je ne peux goûter pleinement, entièrement, aux joies de l'amour, je veux boire jusqu'à la lie le calice de ses souffrances et de ses supplices. Je veux être trahi et maltraité par la femme que j'aime. Plus elle sera cruelle et plus je serai content. C'est aussi une jouissance !" (page 64).
Et encore : "Si le mariage ne peut reposer que sur la conformité et l'harmonie, les plus grandes passions, elles, naissent des oppositions. C'est parce que nous sommes opposés, presque ennemis, que mon amour est un mélange de haine et de crainte. Dans une relation comme celle-ci, on ne peut être que le marteau ou l'enclume. Je veux être l'enclume. Jamais je ne pourrais être heureux si je dois regarder de haut ma bien-aimée. Il faut qu'elle se montre cruelle envers moi pour que je puisse l'adorer." (page 65).

Léopold Sacher-Masoch, La Vénus à la fourrure.