lundi 27 octobre 2014

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"La rencontre d'une fleur au bout du chemin est belle. 
Elle justifie soudainement notre existence."
(François Cheng)
 





"Rien de ce qui avait ému n'était perdu".
(François Cheng)




(Des pensées pour un cher ami)

samedi 25 octobre 2014

Le chant des âmes

Lorsque l’âme se fait entendre
Cette voix murmurante, ponctuante
      Qui est source de tout chant
Basse continue ne connaissant
      ni borne ni arrêt
Le temps est aboli et l’espace vaincu

Mais l’âme ne se fait entendre
Qu’en résonance avec une âme autre
Lèvre à lèvre
                     cœur à cœur
Deux voix mêlées, reliantes, ruisselantes
Joignant les feuilles jonchant le sol
      aux nuages nimbant les cimes
Oui, lorsque l’âme parle à l’âme
Sauvant les corps de la séparation
      de la dégradation
L’espace est aboli et le temps vaincu

Lorsqu’enfin les âmes se font chant
Par-dessus l’abîme des jours, l’étincelle
Qui en jaillit rallume soudain
      la flamme immémoriale
Du fond du désir originel
Émerge le souffle rythmique
Strate sur strate
                         bord à bord
Le voilà recommençant
      l’éternité-instant

Les marées printanières, toutes frayeurs
Toutes douleurs ravalées, renouvelle
      le séjour des êtres en épousailles
Les âmes errantes réentendent leur voix
      ponctuante, murmurante
Les âmes aimantes refont le chemin
      enfoui de leur souvenance
Car rien de ce qui avait ému n’était
Perdu, ni le vieux mur qu’éblouit
Un coup de soleil, ni les champs d’un soir
Éclaboussés de fleurs sauvages…
Tout se révèle don, tout
      se transmue en offrande

Lorsqu’enfin les âmes se font chant


François Cheng (Arpa 100)

vendredi 24 octobre 2014

"Aimer c'est dire : Tu ne mourras pas!" François Cheng

Le bonheur existe... je l'ai rencontré 
chaque soir de cette semaine en écoutant François Cheng dans A voix nue.
Un moment de grâce, de poésie.
Une voix, inoubliable.
Un passeur d'émotion.


 L'oeuvre de François Cheng s'inscrit dans une quête incessante du "vrai et du beau" © Carlos Freire

 Crédit photo : Carlos Freire


 

Calligraphie François Cheng

A voix nue, cinq chapitres à réécouter :


A déguster, à savourer comme un macaron de Pierre Hermé : l'Ispahan, le préféré de François Cheng, au parfum de rose et de litchi. Il en parle avec sensualité, en esthète avec la gourmandise d'un jeune homme de 85 ans.

Deux heures et demie de bonheur, par petites touches d'une demi heure pour faire durer le plaisir.

"L’épanouissement d’une fleur, le coucher du soleil ou le ciel étoilé permettent, un instant, de se trouver en accord avec le monde. La reconnaissance de la splendeur du monde nous renvoie à notre propre unité intérieure. L’univers a beau être très vieux, c’est pour chacun toujours « la première fois, l’unique fois ». [...] « Nous ne possédons pas la durée, mais nous vivons l’instant, qui est le vrai mode d’être de la beauté."

mardi 21 octobre 2014

Marché de l'art

LE TOP DE L'HISTOIRE

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/82/Paul_C%C3%A9zanne_222.jpg 

Paul Cézanne, Les Joueurs de cartes
256 millions de dollars (2011)




dimanche 19 octobre 2014

Envie d'avoir envie

Mon journal : moins je parle de mon quotidien et moins j'ose le faire.
Je me demande comment j'ai pu oser en parler.
Je ne me posais pas la question.
Et puis, il se passe tant de choses dans une journée, même quand on ne fait rien.
J'ai changé de matinale, j'écoute France Musique. Tout passe tout lasse.
J'ai vu une expo exceptionnelle la semaine dernière, en Bretagne, oui! en Bretagne, sans faire de queue dans un lieu magnifique, pour les 50 ans de la Fondation Maeght. Il faut que j'en parle et de Tal Coat aussi. Mais pas à la va-vite.
J'ai vu un film terrible dans tous les sens du terme, étrange, étouffant, époustouflant, sensuel, difficile d'en parler, tout m'est difficile, depuis des semaines et pourtant je vais bien, je vais mieux, je n'ai plus envie de mourir, enfin, pour le moment, mais je vieillis et tout se ralentit. Ce film, japonais, de Hiroshi Teshigahara est sorti en 1964 : La femme des sables. Non, je ne peux pas en parler, je ne sais pas parler des œuvres d'art.
Aujourd'hui je me suis promenée au bord de la mer, c'est l'été indien. J'ai pris l'avenue de la mer plus sauvage que l'avenue de la plage où la foule se pressait. J'étais bien, toute seule. Je croisais des couples silencieux, des familles avec des enfants, des femmes par deux ou trois; j'avais le temps de capter leurs paroles. Je remarquais que toutes ces femmes croisées étaient en train de dénigrer une autre femme, absente, collègue ou amie ou voisine, je ne sais pas. Je me disais que j'étais bien, seule, à regarder la mer. J'entendis aussi un homme qui disait à sa femme : "il fait plus frais qu't'à l'heure". Oui, j'étais bien, dans ma solitude. J'ai pris quelques photos. 







Je ne me suis pas rendue compte qu'il me faudrait faire toute cette marche dans l'autre sens. J'étais allée tout au bout du chemin piétonnier. En faisant demi tour j'ai senti la fatigue et, surtout, la chaleur; j'avais trop chaud. Je marchais plus lentement, je traînais même un peu la patte. J'avais envie de manger une glace, je ne pensais plus qu'à ça, ou plutôt, à arriver jusqu'à la terrasse du café. Mais c'était encore plus loin que mon point de départ, celui où j'avais stationné ma voiture. Je regardais ce ciel en contre-jour.



J'arrivais à la hauteur de ma voiture, je me tâtais : continuer à pieds jusqu'au café? Il me faudrait ensuite revenir jusqu'à ma voiture. J'étais trop fatiguée, c'était encore loin. J'ai repris ma voiture. Évidemment j'ai eu un mal fou à trouver une place pour me garer pas trop loin de mon but, le bistrot! Quel monde de ce côté-là. Hop! en voilà une qui est prête à partir, j'attends, la voiture derrière moi klaxonne, dans mon rétroviseur je vois une femme. M'en fiche, elle attendra. Garée, ouf!
Je trouve une place en terrasse. Plus envie de glace, j'ai soif, un thé vert à la menthe l'étanchera mieux qu'une glace. Un couple vient de quitter cette table, je peux faire une photo.


Il est 17 h 30. Dans ma voiture au retour, j'allume la radio et j'entends Johnny Hallyday. Il y avait longtemps que je n'avais pas chanté dans ma voiture. Je gueulais avec lui :
Qu'on me donne l'enviiiiiiiiiiiiie l'envie d'avoir enviiiiiiiiiiiiiie
Qu'on allume ma viiiiiiiiiiiiiiiiie!

Oui, j'avais envie d'avoir envie. Je suis vivante.

jeudi 16 octobre 2014

mardi 7 octobre 2014

Un manque à combler


 "Sans relations humaines, il n'y a pas en moi de mensonges visibles." Kafka *




Crédit photos Jean-Philippe Toussaint

 
Je suis en manque de Jean-Philippe Toussaint Un petit tour sur son site ! Et là, surprise, je découvre qu'il a fait un film en 1990 tiré de son livre Monsieur publié en 1986 dont j'avais parlé  ici, mais c'est encore mieux .

"Les aventures de Monsieur, jeune homme poli et brillant au ping-pong, qui habite chez les parents de sa fiancée et qui, poursuivi par un voisin, essaie d'échapper au monde et aux gens jusqu'au jour où il tombe amoureux..."

Extrait 1 (d'autres extraits en cliquant sur "un film"). Monsieur est interprété par Dominic Gould. Il me plairait de le trouver en DVD, apparemment il n'y en a pas. Quel dommage. Ces premières images me font penser à Jacques Tati.


 

Je vais poursuivre mes recherches, peut-être vais-je trouver un film et combler ainsi mon "manque" de cet auteur. A défaut de DVD, je peux lire le scénario du film.
* (Citation en exergue du scénario)

"1990 : prix André-Cavens de l’Union de la critique de cinéma (UCC) pour le meilleur film belge pour Monsieur."

samedi 4 octobre 2014

Il n'est de promenade exquise que solitaire

Vendredi 26 septembre.

Ce mois de septembre où l'été se prolonge de manière si douce est fut une invitation à visiter des lieux devenus silencieux et déserts après le départ des touristes. 
Le Domaine de Trévarez en est un et si celui-ci est réputé pour les rhododendrons et les camélias de son parc et donc, envahi de visiteurs en période de floraison et pendant les vacances, c'est divin en septembre. Silence, calme, solitude, délice de marcher dans des allées où vous êtes le seul promeneur, cela vaut - pour moi - tous les camélias et rhododendrons en fleurs.
Mais, étais-je vraiment seule dans ce domaine? Ces femmes de la Belle Époque croisées sur mon chemin n'étaient-elles pas là pour m'accompagner?

J'ai profité d'une exposition de photos de Jacques Henri Lartigue et de quelques œuvres contemporaines de Shigeko Hirakawa et de François Méchain. J'ai été moins sensible à leurs "performances" qu'aux photographies de Jacques Henri Lartigue.

Début de ma visite par le parc, immense (85 hectares), les écuries étaient fermées pour rénovation. A l'entrée il est proposé des cannes-sièges pour le parc, je n'en ai pas pris, c'était lourd, encombrant et pas pratique pour faire des photos. J'ai très bien tenu le coup : une heure et demie de marche, il doit bien en falloir trois pour ne rien rater. Mais j'ai pris mon temps pour contempler cette nature qui m'était offerte.  J'avais heureusement un plan de visite car il y avait de quoi se perdre. A vrai dire je connaissais ce domaine; j'y étais venue il y a une dizaine d'années, en famille, lors de ces terribles journées du patrimoine où se presse la foule. En fait je n'avais rien vu, du moins ce fut mon impression en y revenant et en prenant mon temps. Nous étions restés dans le périmètre du château sans faire de promenade dans le parc. Oui, je réitère, il n'est de promenade exquise que solitaire!

Non, je n'allais pas commencer cette visite par m'asseoir dans ces fauteuils, paraissant confortables de loin et moins moelleux de près.



Il faisait très chaud, certains espaces en plein soleil, comme ci-dessous, venaient d'être fauchés et sentaient le foin. Je m'y suis prise en photo, dans un fauteuil, "selfie" oblige, devant le potager.




Puis j'entamais ma balade en compagnie de Jacques-Henri Lartigue et ces premières photos où l'on devine le caractère joyeux et espiègle du photographe (voir vidéo fin du billet).







Je quittais ensuite cette partie ensoleillée pour entrer dans les allées ombragées et dès cet instant j'ai savouré le tout : la fraîcheur, le silence, la solitude, l'odeur des sous-bois et ces promeneuses de La Belle Époque dont la présence indicible était prégnante. Quel bonheur d'être là!





J'entendais un son étrange et je m'asseyais pour l'écouter, en contemplant l'arrière du château.






J'imaginais cette masse verte de rhododendrons au pied du château, exploser de couleurs à la floraison. Néanmoins, je trouvais ces hortensias aux tons d'automne, en harmonie avec le château.  Continuons la promenade...


Tiens, des visiteurs... qui s'attardent sur "l'empreinte de l'eau" de Shigego Hirakawa. On ne le voit pas sur cette photo mais l'eau qui coule du ruisseau est colorée en vert. (Pour le voir, clic droit et afficher l'image).




La balade dans le parc nous amène devant le château que je n'ai pas photographié. La façade est remplie d’échafaudages et en rénovation. Ci-dessous, photo Wikipédia...


 ... et cette volière de François Méchain

http://www.artsetcob.org/tl_files/adherents/epcc-chemins-du-patrimoine-en-finistere-domaine-de-trevarez/agenda/2014/CPF_FrancoisMechain2014.jpg 


Pratiquement interdit de visite à part quelques salles. Cependant, de la terrasse du château surplombant l'horizon, la vue est superbe; on aperçoit au loin la ville de Châteauneuf-du-Faou et dans le parc au pied du château, en contrebas la chapelle Saint Hubert.



Je n'allais tout de même pas quitter le domaine sans entrer dans le château. Je regardais cette chapelle à travers les vitres et j'imaginais le romantisme et, la mélancolie, que ressentirent peut-être ceux et celles qui y vivaient, influencée par mes années de vie à la campagne dans un décor moins majestueux mais tout aussi bucolique.



"Ce château comporte une centaine de pièces et trente chambres, chacune équipée d'une salle de bains et de chauffe-serviettes. On compte également 20 baignoires, 14 cabinets de toilette et 3 piscines d'agrément. On note la présence des escaliers de service qui permettaient aux domestiques de ne jamais croiser leurs maîtres. Au summum de la modernité, téléphone et lumière électriques sont alimentés par une centrale indépendante située près des écuries.
C'était un château de grand luxe pour l'époque, comme en témoigne l'eau chaude courante à tous les étages." (Wikipédia).

Ce qu'il en reste...




Fin de la visite (j'ai un peu élagué! mais si j'ai élagué (0_0))!


 
Le salon de thé (un peu kitch) est désert, mais ouvert rien que pour moi!



Pour l'historique du château et le parc et jardins... voir les liens... Non mais!


jeudi 2 octobre 2014

Je pensais que les mannequins anorexiques étaient interdits!

Un récent défilé chez LV pour ne pas le nommer!

Défilé Louis Vuitton Pret a Porter Printemps Ete 2015 Paris

 Défilé Louis Vuitton Pret a Porter Printemps Ete 2015 Paris