mercredi 26 octobre 2016

Figuration poétique ET lyrique!




Marc Chagall peignant Les Arlequins 1938-44
(Crédit photo Archives Marc et Ida Chagall, Paris)


On nous parle souvent, en évoquant sa peinture, de poésie. C'est avec ce regard que j'ai donc découvert l'exposition : Chagall, de la poésie à la peinture à Landerneau au Fonds Hélène et Edouard Leclerc. On pourrait dire aussi que sa peinture est musicale voire lyrique. Lyrique oui, pourquoi pas, cette définition correspond bien à ce que j'ai ressenti. Hop! Je le classe dans la Figuration lyrique sans même savoir si cette catégorie existe en peinture, comme existe, l'Abstraction lyrique. Vérification faite : il n'y a pas de Figuration lyrique!

"Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie du shtetl (village juif en Europe de l'Est) et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l'artiste. Chagall s'est essayé, outre la peinture sur toile, à la gravure, à la sculpture, à la poésie, à la peinture sur vitrail, sur émail, etc."

(Source Wikipédia, Marc Chagall).
Trois cents œuvres exposées! Vertigineux. Ces œuvres proviennent de collections privées et de musées internationaux. Sachant que je serai incapable de voir toutes ces œuvres, j'ai rapidement regardé le plan de l'exposition représentant les thèmes  importants.
LES GRANDS THÈMES - LE CIRQUE - SCULPTURE ET CÉRAMIQUE - LA GUERRE, L'EXIL - LA BIBLE - LES FABLES DE LA FONTAINE - LA RUSSIE/VITESBK.

Par quoi allais-je commencer si je ne voulais pas suivre les flèches (il n'y en avait pas, heureusement), façon de parler. Je décidais alors, de ne rien décider (0_0) - pas de chronologie*  - et d'avancer en repérant  déjà, de loin, ce qui attirait mon regard, puis, de m'attarder sur des œuvres qui n'étaient pas cachées par un visiteur. Je savais d'emblée qu'il me serait plus ardu de parler de Marc Chagall que de la dernière exposition Alberto Giacometti.

* "Chagall est un artiste qui privilégie la narration dans ses peintures sans respecter le déroulement chronologique des événements. Ces œuvres juxtaposent ainsi plusieurs niveaux de temps : souvenirs de sa jeunesse, épisodes de sa vie présente, actualité..."
"Marc Chagall, né Moïshe Zakharovitch Chagalov, est né le 7 juillet 1887 à Liozna, près de Vitebsk, en Biélorussie (alors intégrée à l'Empire russe). Il a été naturalisé français en 1937 et est mort le 28 mars 1985 à Saint-Paul de Vence dans le sud de la France. Il aura ainsi traversé deux guerres mondiales, une révolution, deux exils, des départs, des voyages et des installations incessantes.
Il est l'un des plus célèbres artistes installés en France au XXe siècle avec Pablo Picasso."



Marc Chagall, Entre chien et loup (1938-1943)
Huile sur papier marouflé sur toile 100 x 73 cm




 

"Chagall décide, avec son épouse Bella et sa fille Ida, de quitter la France en 1941 pour les Etats-Unis. Il y retrouvera de nombreux autres artistes qui ont fui la barbarie nazie : Léger, Duchamp, Masson, Zadkine, Breton, Ozenfant." 
En faisant quelques recherches sur Marc Chagall j'ai visionné cette vidéo, très intéressante (même si on ne parle pas couramment l'anglais, il est assez aisé de comprendre ce qui est dit). C'est ludique, pédagogique, avec quelques documents, dont la période parisienne à La Ruche qui me touche plus personnellement. A voir, cette vidéo sur Chagall, si intéressés.



 

Dans cette période parisienne, je découvre le tableau ci-dessous 
(il ne figure pas dans l'exposition, mais peut-être m'a-t-il échappé) :
Paris, à travers la fenêtre de son atelier, 1913.
Et ce visage (en bas à droite) double face, bleu-blanc,
il tient un cœur dans sa main.
Il allait réaliser le tableau Entre chien et loup 
(affiche de l'exposition ci-dessus)  entre 1938-1943.
J'y voyais une ressemblance... ou plutôt une liberté retrouvée.



"Tableau où s'associent divers signes :
- un ciel transformé en grand drapeau bleu, blanc, rouge

- une Tour Eiffel évanescente d'où semble descendre un parachutiste (façon rationnelle de voler)

- un métro-jouet, les roues en l'air, qui fait allusion au métro sous-terrain

- un chat à tête humaine (souvenir des salles égyptiennes du Louvre)

- deux petits personnages flottant dans une brume qui monte de la Seine

- un personnage à double tête qui tient un cœur dans sa main : une face tournée vers Vitebsk, l'autre vers Paris et le cœur, signe de l'amour qui le liait à Bella

=0=0=0=

Structure binaire de l'univers chagallien qui fait se rejoindre le rêve et la réalité, le présent et le souvenir, l'humain et l'animal, le visible et l'invisible

Chat à tête d'homme en équilibre sur le rebord de la fenêtre et qui veille à la frontière entre le dehors et le dedans."
  
Ici également, des œuvres commentées. (En revanche, je trouve les couleurs des tableaux reproduits "sursaturées"). Que vais-je pouvoir dire maintenant. Rien de plus, rien de mieux, (mon billet pourrait s'arrêter là, avec cette vidéo) sauf à parler plus particulièrement de l'exposition de Landerneau et ne pas trop me disperser.


Marc Chagall, Bella son épouse, Ida sa fille


 Bella posant pour le Double portrait, 1925, Paris

Je parcourais rapidement le Journal de l'exposition offert aux visiteurs dans lequel nous pouvions notamment lire l'entretien entre Meret Meyer (MM, fille de Ida Chagall), Jean-Louis Prat (JPL, Commissaire artistique) et Michel-Edouard Leclerc (MEL, qu'on ne présente plus;-)). Bien avant avoir vu ou lu quoi que ce soit sur l'exposition, il y a quelques mois en faisant une recherche sur le Nu dans l'art, je découvrais celui-ci de Marc Chagall, Nu mauve, qui ressemblait - me semblait-il - à celui que ma nièce venait d'acquérir d'un autre artiste, contemporain mais sans comparaison de cote, hum! (une huile sur toile de 1966, une peinture au couteau, épaisse dans des tons pourpres) et je m'y attardais, il m'intéressait. Ma priorité fut, non pas de chercher ce tableau mais de ne pas le rater pendant ma visite, je voulais vérifier de visu s'il me plairait autant que sur la photo que je regardais. (Je le découvris donc plus loin et, en fait, il ne ressemblait pas du tout à celui de ma nièce que je n'ai vu que sur photo et qui est bien plus abstrait lyrique ;-);  le Nu (pourpre) de son tableau ne se devine que pour un œil avisé; il est très beau (la chanceuse). J'aimais ce Nu mauve de Chagall sans pouvoir dire pourquoi. C'est le genre de tableau que l'on doit pouvoir regarder chaque jour en y trouvant toujours quelque chose de nouveau. J'ai complètement raté la photo en gros plan, celle-ci trouvée sur la Toile (mais couleurs de l'original moins vives) :




 Marc Chagall, Nu mauve, 1967
Huile et sable sur toile, 140 x 148 cm
Collection privée
  
Néanmoins, j'ai quelques photos de ce Nu mauve, avec d'autres tableaux.
(Sans flash, tout est sous-exposé)



"J'ai toujours considéré les clowns, les acrobates et les acteurs, comme des êtres tragiquement humains qui ressembleraient, pour moi, aux personnages de certaines peintures religieuses." (Marc Chagall)


La Danse, 1950-1952
Huile sur toile de lin 238 x 176 cm

Centre Pompidou, Paris  



Ce n'est qu'en rentrant chez moi que je lisais ceci :
Extrait de l'entretien du Journal de l'exposition :
MEL (Michel-Edouard Leclerc) - Au final quelle est l’œuvre que vous préférez dans l'immense production de Chagall?
MM (Meret Meyer) - Le Nu mauve... Pour sa force et sa puissance. A l'encontre de l'image qu'il donnait, Chagall regardait la peinture des autres artistes, des artistes contemporains qui niaient la peinture, et répondait par la peinture. Ce tableau en est une expression. Il y met à l’œuvre des techniques qui lui permettent de densifier sa peinture et de la réinterroger en même temps.
Parenthèse terminée. Poursuivons.  

Ce tableau était renversant



(Ma photo, une de plus, était vertigineusement ratée. Mmm!
J'emprunte celle-ci.
Marc Chagall avait la tête à l'envers quand il l'a signé)


L'Homme à la tête renversée, 1919

 Huile sur carton marouflé sur bois
H. 57 ; L. 47 cm

Collection particulière
© Adagp, Paris 2015 – Chagall ®

Il faut tout de même préciser que si cette exposition présente près de 300 œuvres de Marc Chagall, sont inclus dans ce chiffre des dessins sur papier, des lettres, des ouvrages illustrés :

"L'exposition révèle les différentes rencontres  de Chagall avec les poètes et les écrivains de son temps - d'où son titre "de la poésie à la peinture". Chagall a connu tous les grands poètes, depuis Guillaume Apollinaire, jusqu'à Max Jacob, en passant par Louis Aragon ou Blaise Cendrars. Si l'on connaît bien l'attachement de Chagall à la musique, on le connaît moins à travers ses grands livres illustrés qui montrent véritablement son intérêt pour les mots qui alimentent en permanence les nuances de sa palette. 
D'où l'originalité et l'intérêt de l'exposition présentée à Landerneau. Elle reflète une partie de son œuvre moins connue." (Jean-Louis Prat).


 Voici Max Jacob
Ma Vie 3
1922
Encre et crayon sur papier à lettre glacé

(Cliquer sur l'image pour lire)



Autoportrait au sourire, 1924-1925
Eau-forte et pointe sèche
Épreuve d'essai
  Dédicace "à Tériade, amicalement, Chagall Paris"

Parenthèse : Cet autoportrait me rappelait (au moment où je le regardais) - dans le trait, pas dans l'expression - un de ceux de Rembrandt. Mais en le revoyant (ici), je me rends compte de mon erreur!

 
Autoportrait : Rembrandt aux yeux hagards, 1630
Eau-forte et burin sur papier

Puis, en faisant mes recherches, je trouve par hasard ce texte :


"Je suis certain que Rembrandt m’aime »
La leçon des grands maîtres de la gravure
est perceptible chez Chagall, particulièrement celle de Rembrandt.
Plusieurs illustrations bibliques effectuées
par Chagall rappellent les gravures du
grand peintre de l’Ecole hollandaise. Elles
s’en rapprochent notamment par
l’utilisation de la technique du clair-obscur, les effets de contraste,
et enfin par l’aspect très humain conféré aux anges


Celui-ci dessous ne me rappelait rien... (enfin si : Tal-Coat, Fautrier...)
Je l'aimais bien.
J'y voyais deux visages "nimbés" d'une même auréole.

  
Marc Chagall, Autoportrait (Tête au nimbe), 1911
Huile sur carton marouflé avec bordage kraft
Collection privée

(Et je poursuis ma visite d'une manière complètement désordonnée)





Huile sur toile

Centre Pompidou Paris
Musée national d'art moderne
Centre de création industrielle
Dation, 1988
En dépôt au musée de Grenoble

LES FABLES DE LA FONTAINE



Le Coq et le Renard

 

Le Chat et les deux Moineaux, 1927
Aquarelle et gouache sur papier

Collection Larock-Granoff, Paris



(Photo empruntée ici)

Le Renard et les Raisins, 1926-1927
Aquarelle et gouache sur papier

Collection Larock-Granoff, Paris


J'aime le tableau ci-dessous, ses couleurs, tant sur le fond que sur la forme. Cette femme à cheval sur ce coq géant en l'étreignant et ce couple sur la barque.


Le contraste des couleurs est meilleur sur cette photo trouvée ici

 
Le Coq, 1928-1929
Huile sur toile, 81 x 65 cm

Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid


Je photographiais la maquette du Plafond de l'Opéra, mais bien entendu, il n'en ressortait pas grand chose. Je me souvenais d'un passage du livre de David McNeil (fils de Marc Chagall), Dans les pas d'un ange, où il racontait qu'il avait participé au "coloriage" de cette maquette avec son père.


"Réalisé en un an (en 1964), ce plafond rassemble tout ce qui "fait" Chagall : couleurs, foisonnements de personnages ailés, de fleurs, d’instruments de musique... Et dans la foule de détails, on peut même trouver le peintre lui-même mais aussi André Malraux qui apparaît dans le panneau dédiée à "Pelléas et Mélisande" de Debussy. La fresque rend en effet hommage à quatorze compositeurs et à leurs œuvres."
"Il organise l’espace du plafond en cinq compartiments, chacun porté par une tonalité différente. Ainsi accorde-t-il au bleu Moussorgski et Boris Goudounov, Mozart et La Flûte enchantée ; au vert Wagner et Tristan et Isolde, Berlioz et Roméo et Juliette ; au blanc, Rameau associé au Palais Garnier et Debussy à Pelléas et Mélisande ; le rouge correspond à Ravel et à Stravinski dont Chagall avait réalisé les décors et les costumes de Daphnis et Chloé et de L’Oiseau de feu.

Enfin, le jaune fait référence à Tchaikovski et Alfred Adam et aux ballets Le Lac des Cygnes et Giselle. En une ronde joyeuse se mêlent les figures tendres des couples légendaires, des personnages ailés, des toits de Vitebsk et des monuments parisiens."
Dans le Journal de l'exposition, au sujet de cette œuvre :

MEL - La rencontre avec Malraux a été importante pour Marc Chagall...
JLP   - André Malraux en effet a été d'une aide précieuse, un soutien, jusqu'à la fin de sa vie. Pensez à la réalisation du plafond de l'Opéra national de Paris, au Palais Garnier. C'est une œuvre unique, remarquable, dont on n'a pas fini d'admirer la présence. Un révélateur de son génie créateur et des connivences nombreuses qu'il a toujours maintenues avec les textes mais aussi avec la musique, le ballet et la mise en scène.

La réalisation de ce plafond suscita néanmoins de nombreuses critiques et polémiques. 



J'étais intéressée par le cubisme du tableau ci-dessous.
Je ne l'ai pas photographié. Photo empruntée (Source)


Dédié à ma fiancée, 1911
Huile sur toile, 196 x 114,5 cm

Kunstmuseum, Bern

Extrait Journal de l'exposition :

MEL - Et vous, Jean-Louis, quelle est l’œuvre que vous préférez dans l'immense production de Chagall?

JLP   - J'aime beaucoup Dédié à ma fiancée.
Cette composition est réalisée en 1912 (?), et le titre a été donné par Blaise Cendrars, qui vivait lui aussi à La Ruche. Il donnera plusieurs titres à d'autres œuvres de Chagall, dont il était l'ami très proche. 
C'est une œuvre que je tenais beaucoup à faire venir à Landerneau. On y lit, quand il est à Paris, son besoin de peindre et d'écrire ce qui lui manque, sa fiancée qui n'est pas là, Bella, qu'il retrouvera et épousera après son retour en Russie.
C'est extrêmement émouvant, mais au-delà du sujet, c'est pour l'époque, un vrai renouveau pour la peinture. On est dans un expressionnisme très fort et une poésie qui se fixent dans un sujet peu banal. Ce que Guillaume Apollinaire a appelé un art surnaturel.

MM  - Ce tableau est certainement la meilleure illustration de ce que Chagall a apporté de nouveau à Paris alors que les clés de lecture pour comprendre ce tableau ne sont pas évidentes. L'animal est en fait un homme déguisé avec une tête de taureau, habité par une forte connotation sexuelle. La fiancée n'est pas présente du tout hors par la ferveur en rouge vif qui imprègne tout le tableau.
On y retrouve surtout toutes les réminiscences russes dont la mascarade à travers les coutumes du carnaval qui permettent la métamorphose de l'homme en animal et de l'animal en homme. 
Il y a aussi de nombreux éléments d'art populaire : la femme représentée qui gicle, comme propulsée dans le haut du tableau. On y reconnaît un foulard russe, un morceau de nappe russe et une lampe cassée en deux tombée à droite...  Avant le titre de Cendrars, le tableau s'appelait La lampe et les deux personnes. Il a été exposé sous ce titre au Salon des Indépendants.
Quelques Sculptures et Céramiques


Deux têtes à la main 
ou Deux têtes, une main. 1964
Épreuve en marbre

Collection privée


Maternité
ou Vierge à l'Enfant
ou Mère et Enfant. 1952
Bronze

Collection privée


Au premier plan La Bête fantastique 
ou l’Âne ou Cheval fantastique, 1952. Bronze
Au second plan Le Coq, 1952. Bronze






... "rester humble devant la matière"


L'Horloge, 1950-1952
Céramique murale 12 carreaux
Peinture aux engobes et aux oxydes sur émail blanc

Collection privée 

L'horloge fait partie des motifs récurrents dans les œuvres de Chagall.


Marc Chagall dans son atelier avec Pablo Picasso

(Photo capturée dans le Journal de l'exposition)


J'approchais de la fin de l'exposition. J'avais vu tant de choses qu'il me faudrait "digérer", comprendre. Mes recherches, pour faire ce billet qui peut paraître long n'est pourtant qu'un mini-billet vraiment très mini, sur l’œuvre immense de cet artiste, m'ont permis de compléter ma vision de l'artiste et de son Œuvre. Je pensais y être relativement insensible, j'avais une espèce de préjugé, j'avais décrété : "ça ne te passionnera pas". Peut-être! En tout cas, ça m'a bigrement intéressée et j'en suis sortie avec une certaine allégresse. Tous ces êtres, ces animaux qui volent et chutent même dans le ciel m'avaient donné des ailes!


L'Arc-en-ciel, 1967
Huile sur toile de lin AM 1998-90

Centre Pompidou, Paris
En dépôt au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg
 


Le Cirque bleu, 1950-1952
Huile sur toile de lin

Centre Pompidou, Paris
En dépôt au Musée National Marc Chagall, Nice



La Chute d'Icare (à gauche), 1974-1977
Huile sur toile 213 x 198 cm

En gros plan, image Google
(Cliquer pour agrandir)
"Songez que c'est un homme de quatre-vingt-dix ans qui peint des tableaux aussi important que Job, La Famille, La Chute d'Icare, Don Quichotte, sur des thèmes majeurs de la littérature." (Jean-Louis Prat)

La toile ci-dessous est la dernière, non pas de l'exposition, mais sur laquelle je me suis attardée. Elle me rappelait des souvenirs... aux Baux de Provence, mais sur le tableau de Chagall (encore une photo un peu floue!) il s'agit de Saint-Paul de Vence.


La Table devant le village, 1968.
Huile sur toile

Collection privée 



Sur cette photo de 1984, Jean-Louis Prat (debout à droite),
Commissaire artistique de cette exposition

"Lorsque Chagall venait déjeuner chez Marguerite et Aimé Maeght en compagnie de Vava, son épouse, il retournait rapidement travailler.
Il se retrouvait à la lumière de son superbe atelier, en train d'inventer les sujets sur lesquels il revenait souvent pour les réinterpréter de manière totalement nouvelle. En nous proposant de rentrer dans de nouveaux rêves. Chagall ne restait jamais sur un acquis. Dans les discussions avec Aimé Maeght, il imaginait un livre, une exposition, il en parlait librement, avec l'envie de renouveler les expériences.
[...]
J'ai eu la chance de le connaître en arrivant à la Fondation Maeght à Saint-Paul, j'avais alors vingt-neuf ans, lui était déjà âgé."
(Jean-Louis Prat dans le Journal de l'exposition)



Marc Chagall à La Colline, à Saint-Paul de Vence, vers 1975
"Quand je peins, je peins; ce à quoi j'ai pensé et ce que je voulais exprimer, je l'apprends ensuite par les journaux." (Marc Chagall)
"Si toute la vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d'amour et d'espoir." (Marc Chagall - Citation du Journal de l'exposition).

Toutes les photos sont personnelles, sauf si précisé. Pour la plupart je les ai recadrées, sans l'encadrement. Beaucoup d’œuvres sont sous verre, pour leur protection, d'où la qualité aléatoire de mes photos. Et pourtant ce sont des verres, magiques, anti-reflets que l'on ne soupçonne même pas.  Magique!

Pour l'élaboration de ce billet je me suis inspirée de la brochure et du Journal de l'exposition, qui m'ont menée vers des recherches, passionnantes, que je ne pouvais toutes retranscrire ici : l’œuvre de Chagall est vertigineuse. La chronologie n'est pas celle de l'exposition, la mienne est désordonnée, dans l'ordre (ou plutôt le désordre) des photos que j'ai prises durant ma visite... le 22 septembre!!! (L’exposition se termine le 1er novembre). Je ne pensais plus au billet que je m'étais promise de faire, tant je rebondissais d'un document à l'autre, je passais mon temps à lire, je découvrais Chagall; c'était tout de même une sacrée découverte! Mais j'avais déjà été initiée par David McNeil de la plus charmante façon. J'ai un peu "zappé" LA BIBLE à l'exposition. Allez savoir pourquoi; c'est dommage? Oui, sûrement. Dieu (s'il existe mais je n'y crois pas) me pardonnera. J'ai tout de même contemplé, longtemps, sa Crucifixion en jaune, en me remémorant Le Christ jaune de Paul Gauguin... Mais aussi le  tien, bleu, dont je n'ai pas de photo, malheureusement. Le symbole du Christ a inspiré de nombreux artistes.



Marc Chagall,  Crucifixion en jaune, 1942



Paul Gauguin, Le Christ jaune, 1889

Gauguin a peint ce tableau, à Pont-Aven, où il s'était installé trois ans plus tôt (Chagall n'était pas encore né! 1887). Et si aujourd'hui l’œuvre est conservée à New-York (Albright-Knox Gallery) on peut voir dans la chapelle de Trémalo à Nizon, près de Pont-Aven, un Christ en croix; cette chapelle vaut la visite.


Christ en croix dit Le Christ jaune
depuis qu'il a servi de modèle à Gauguin, qui l'a peint.
(Photo :  Yann Gwilhoù pour Wikipédia)

  Mais là, je m'égare de mon sujet : Marc Chagall!