lundi 25 décembre 2017

"Des flèches à toucher les étoiles"


 La cathédrale Saint-Corentin, Quimper 
(illuminations de Noël)



"Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales, si majestueuses et si imposantes soient-elles - l'âme d'une être humain, même les yeux d'un pitoyable gueux ou d'une fille des trottoirs sont plus intéressants selon moi."
Vincent Van Gogh, Lettre de Vincent à son frère Théo.

"Une âme se mesure à la dimension de son désir, comme l'on juge d'avance des cathédrales à la hauteur de leurs clochers."
Gustave Flaubert, Correspondance à Louise Collet.


samedi 23 décembre 2017

"... vous côtoyez les murs; et nul ne vous salue..."


"Grand admirateur de Victor Hugo, Baudelaire lui dédie ce poème, "Les Petites Vieilles", qui formait à l'origine avec "Les Sept Vieillards" une rubrique intitulée "Fantômes parisiens". Dans une lettre à Victor Hugo, le poète confie : "Le second morceau a été fait en vue de vous imiter. Riez de ma fatuité, j'en ris moi-même, après avoir relu quelques pièces de vos recueils, où une charité si magnifique se mêle à une familiarité si touchante." Voici le regard cru mais si compatissant qu'il porte à celles qui auraient pu être ses muses."
(Guillaume Gallienne, Ça peut pas faire de mal, éditions Gallimard/France Inter, 2015)

Les Petites Vieilles

A Victor Hugo

I

Dans les plis sinueux des vieilles capitales,
Où tout, même l'horreur, tourne aux enchantements,
Je guette, obéissant à mes humeurs fatales
Des êtres singuliers, décrépits et charmants.

Ces monstres disloqués furent jadis des femmes,
Éponine ou Laïs ! Monstres brisés, bossus
Ou tordus, aimons-les ! ce sont encor des âmes.
Sous des jupons troués et sous de froids tissus

Ils rampent, flagellés par les bises iniques,
Frémissant au fracas roulant des omnibus,
Et serrant sur leur flanc, ainsi que des reliques,
Un petit sac brodé de fleurs ou de rébus ;

Ils trottent, tout pareils à des marionnettes ;
Se traînent, comme font les animaux blessés,
Ou dansent, sans vouloir danser, pauvres sonnettes
Où se pend un Démon sans pitié ! Tout cassés

Qu'ils sont, ils ont des yeux perçants comme une vrille,
Luisants comme ces trous où l'eau dort dans la nuit ;
Ils ont les yeux divins de la petite fille
Qui s'étonne et qui rit à tout ce qui reluit.

[...]

- Ces yeux sont des puits faits d'un million de larmes,
Des creusets qu'un métal refroidi pailleta...
Ces yeux mystérieux ont d'invincibles charmes
Pour celui que l'austère Infortune allaita !

II

De Frascati défunt Vestale enamourée ;
Prêtresse de Thalie, hélas ! dont le souffleur
Enterré sait le nom ; célèbre évaporée
Que Tivoli jadis ombragea dans sa fleur,

Toutes m'enivrent ; mais parmi ces êtres frêles
Il en est qui, faisant de la douleur un miel
Ont dit au Dévouement qui leur prêtait ses ailes :
Hippogriffe puissant, mène-moi jusqu'au ciel !

L'une, par sa patrie au malheur exercée,
L'autre, que son époux surchargea de douleurs,
L'autre, par son enfant Madone transpercée,
Toutes auraient pu faire un fleuve avec leurs pleurs

III

Ah ! que j'en ai suivi de ces petites vieilles !
Une, entre autres, à l'heure où le soleil tombant
Ensanglante le ciel de blessures vermeilles,
Pensive, s'asseyait à l'écart sur un banc,
[...]

IV

Telles vous cheminez, stoïques et sans plaintes,
A travers le chaos des vivantes cités,
Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes,
Dont autrefois les noms par tous étaient cités.

[...]

Honteuses d'exister, ombres ratatinées,
Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs ;
Et nul ne vous salue, étranges destinées !
Débris d'humanité pour l'éternité mûrs !

Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille,
L’œil inquiet, fixé sur vos pas incertains,
Tout comme si j'étais votre père, ô merveille !
Je goûte à votre insu des plaisirs clandestins :

Je vois s'épanouir vos passions novices ;
Sombres ou lumineux, je vis vos jours perdus ;
Mon cœur multiplié jouit de tous vos vices !
Mon âme resplendit de toutes vos vertus !

Ruines ! ma famille ! ô cerveaux congénères !
Je vous fais chaque soir un solennel adieu !
Où serez-vous demain, Èves octogénaires,
Sur qui pèse la griffe effroyable de Dieu ?

Baudelaire, Les Petites Vieilles (extraits)

vendredi 15 décembre 2017

***

Que serait l'artiste sans son chat... (cliquer...)

Et encore
Et tout de même. ..

" Les chats sont malins et conscients de l'être.  "
(Tomi Ungerer)

" Le plus petit des félins est une oeuvre d'art. "
 (Léonard de Vinci)

" Il n'existe pas de chat ordinaire."
(Colette)


mercredi 13 décembre 2017

Une enfance bafouée, une vieillesse heureuse : Walter Mafli




Le doyen des peintres suisses Walter Mafli
 (10 mai 1915 - 11 décembre 2017) est décédé à Lutry.
L'artiste avait 102 ans.

Une exposition lui était consacrée il y a dix ans,
(affiche ci-dessus)
au musée de Pully (Lausanne) :

Walter Mafli
"Une vraie découverte que cette exposition, puisqu’elle présente 56 tableaux inédits – c’est à dire jamais montrés au public – de Walter Mafli dont la production occupe tout le premier étage. On a un peu l’impression de pénétrer dans son atelier. Et cette promenade s’étend sur une quarantaine d’années. Il expose ainsi trois périodes très diverses de sa création. Car au cours de près de 50 années, il s’est passionné pour des formes très différentes de peinture. Dès les années 50 il exécuta des Collages pendant plus de dix ans. Une technique mixte sur bois où parfois deux tableaux sont collés l’un sur l’autre. On aperçoit par endroits  des couleurs d’où émergent divers objets communs, comme une passoire, des anneaux et autres, camouflés dans une couleur brune. Les évènements de 68 ont ouvert pour Mafli une longue période psychédélique peinte sur toile ou novopan. Un festival de couleurs multiples et franches, pour des motifs où rêve et réalité s’unissent pour envoûter le visiteur. Et une période abstraite où les figures géométriques aux couleurs plus feutrées, réalisent le paradoxe d’évoquer des paysages. Enfin, quelques toiles datant de 2007 ou 2008, soudain figuratives, sur notre région, comme le Léman en hiver ou l’Escalier de vignes. Âgé aujourd’hui de 93 ans, Walter Mafli est toujours très actif. Il ne peint plus qu’à l’huile pour pouvoir retravailler ses tableaux avant de les considérer comme terminés. Ce que  ne permet pas l’acrylique."
(Martine Thomé, Le Régional.ch)
 

A propos de l'artiste...

"La singularité du parcours de Walter Mafli est d’avoir longtemps mené de pair une carrière d’artisan carreleur et son activité artistique. Loin des modes, il s’est essayé à tous les styles, de l’abstrait au figuratif. La nature reste sa principale source d’inspiration, ses thèmes favoris, le lac, le vignoble et la campagne, qu’il transpose sur la toile avec des couleurs déposées le plus souvent à la spatule et au couteau par couches successives, accrochant ainsi la lumière et donnant profondeur et relief au sujet. La « patte Mafli » est ainsi aisément reconnaissable. Peinture fendillée évoquant le crépissage et rappelant l’ancien ouvrier qu’il fut. On sent encore l’évocation de son travail de carreleur dans ses compositions abstraites faites de juxtaposition d’un même motif, esthétisme graphique construit, jouant avec les formes et la composition du sujet pour tendre à l’épure jusqu’à ne devenir que surfaces monochromes vidées de tout accident, de toute trace formelle. Walter Mafli l’affirme : le choix de l’abstraction est une affirmation contre tout ce qui entrave la liberté.[...]"





 Walter Mafli, Autoportraits. Capture d'écran d'une vidéo de la RTS, 1964.


Walter Mafli, Couple

"En 1964, Carrefour-Soir Information rend visite à l'artiste peintre Walter Mafli. Oscillant entre peinture figurative et abstraite, le peintre vaudois d'adoption trouve dans la nature sa principale source d'inspiration. L'artiste nous ouvre les portes de sa demeure et de son atelier."
A voir ici (Durée 4 minutes, vidéo sur la RTS)

 Et, cette autre vidéo, de 2014 (53 minutes)
découverte sur le site Les Amis de Mafli.
Pour ceux qui souhaiteraient connaître cet artiste 
dont - pour ma part - j'apprends l'existence le jour de sa mort !
PF1302 Walter Mafli from Films Plans-Fixes on Vimeo.

Quelques œuvres de Walter Mafli.
La petite note Rouge que l'on retrouve dans de nombreuses toiles et craies à l'huile est, selon Walter, la signature reconnaissable d'un Mafli. 


Huile sur toile, détail "abstrait" d'un tableau figuratif 
(vu dans une des vidéos)




Verbier, huile sur toile





Verbier, trois craies à l'huile




Chemin de Vignes, Lavaux, craie à l'huile
 



Vue de Lavaux, craie à l'huile




Lac de Brêt, craie à l'huile


Abstrait vert



Abstrait petit orange


Il faut voir les vidéos, écouter Walter raconter Mafli pour tenter de comprendre l'éclectisme de ses peintures, au fil des années.

dimanche 10 décembre 2017

"Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l'inspiration sortir." (Sylvain Tesson)




LES FENÊTRES

Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.

Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.

Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément.

Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?

Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, Le Spleen de Paris.


Ce poème de Baudelaire a ravivé quelques souvenirs de mes séjours parisiens dans le studio que je louais. Je m'étonnais toujours - avec bonheur - de voir ces fenêtres éclairées, sans rideaux, qui laissaient l'imagination vagabonder. J'apercevais une silhouette qui allait et venait puis de temps en temps venait s'accouder au-dessus des plantes. Les fenêtres de l'étage au-dessus, éclairées également, étaient trop hautes pour que je puisse y distinguer ses occupants; mais je les imaginais. J'adorais cette idée de laisser des fenêtres sans rideaux même quand le vis-à-vis est très proche. Que j'étais loin de la vie étriquée de province où tout le monde ferme ses rideaux quand ce ne sont pas ses volets, parce que la curiosité est malsaine. Ici, à Paris, rien de malsain, chacun vit sa vie comme il veut, sans se soucier des autres et du coup, tout cela est naturel. La fenêtre... comme une ouverture sur le monde. Mais la vision de Baudelaire est sûrement plus propice à l'imaginaire, à inventer la vie des autres : quand la fenêtre est fermée.
 "Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?"


vendredi 1 décembre 2017

"... il est entré dans le Panthéon de ceux que j'admire, les égotistes, les mégalomanes..."





Josyane Savigneau, Philip Roth (Source)

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Lecture en cours


"J'aime avant tout les écrivains qui parlent d'eux. Je suis restée très perplexe devant Annie Ernaux affirmant à propos des Années qu'il s'agissait là d'une autobiographie impersonnelle dans laquelle chacun peut se reconnaître. Quelle étrangeté. Je n'aime que les autobiographies personnelles, surtout celles que l'on accuse de narcissisme. Je ne veux pas me reconnaître, mais connaître quelque chose de tout autre. Ce qui m'attire en Roth, c'est ce qui ne me ressemble pas. Je suis une femme, pas juive, née presque vingt après lui dans une petite ville française. Avec lui, je suis à la recherche de son expérience, non de la mienne, heureuse qu'il m'ait rendu familier Newark, son enfance dans le quartier juif de la ville, la haine qu'il a suscitée dans sa communauté. En un seul livre, il est entré dans le Panthéon de ceux que j'admire, les égotistes, les mégalomanes, les tout-puissants qui croient en la force et la vérité de leur fiction. J'allais aussitôt me conforter dans mon admiration avec L’Écrivain fantôme, où j'ai souligné cette phrase en me disant qu'il faudrait un jour la mettre en pratique : " Quand on admire un écrivain, on est curieux de le connaître. On cherche son secret - les clefs de son puzzle."
[...]
[...]
1992. En dépit de mon désir, je me sentais un peu coupable de vouloir rencontrer Roth. Pourquoi aller voir un écrivain qu'on admire? Ses livres ne sont-ils pas la seule "approche" légitime? La curiosité pour l'homme n'est-elle pas un travers journalistique? Par chance j'avais, d'une certaine manière la caution de Marguerite Yourcenar, dont je venais d'écrire la biographie. Elle qui assurait dédaigner l'anecdote biographique et affirmait qu'un écrivain se trouve tout entier dans son œuvre, se plaignait néanmoins, dans sa correspondance, qu'on ait publié un essai sur elle sans lui rendre visite, et ajoutait : "Moi qui aurais tant donné pour connaître Cavafy, ou avoir de Mann une autre expérience qu'un simple échange de lettres." Et plus loin : "Moi qui aurais donné un an de ma vie pour rencontrer Hadrien." Ainsi "amnistiée", j'allais chercher à obtenir un rendez-vous avec Philip Roth. J'en avais d'autant plus envie que depuis des années, au Monde, une femme qui n'aimait pas ses livres m'avait empêchée d'écrire sur lui. Désormais, c'était moi qui dirigeais, j'étais libre de ma décision."

Josyane Savigneau, in Avec Philip Roth, éditions Gallimard, 2014.

"Snobé par le Nobel, Philip Roth entre dans la Pléiade"
(Le Figaro, 2/10/2017)

mardi 28 novembre 2017

Oh Come on ! Ow ! ahhh ! Hugh ! Putting à la Maison (blanche)

Je découvrais cette photo...


Bill Murray à la Maison Blanche  avec Barack Obama

Un mois aujourd'hui que je n'avais pas touché une balle, ça commençait à me titiller. Je sortais un antique putter de Saint-Andrew's, trouvais un pot de confiture vide et allons-y!



  

Je changeais de côté et échangeais le pot de confiture contre un verre




Après mes essais, je faisais une recherche plus approfondie sur la photo de Bill Murray avec Barack Obama et je trouvais cette vidéo. Je comprenais mieux pourquoi ma balle  ne restait pas dans le verre (évasé). Je constatais avec une certaine satisfaction que Bill Murray avait le même putter ancien que le mien (ce n'est pas celui avec lequel je joue sur le parcours).


Ben non, Barack ne rentre pas à chaque fois !
Trop fort Bill !

samedi 25 novembre 2017

"L'automne est une attente immobile, avec les brusques clameurs des vents volubiles." (Henning Mankell)



J'étais partie pour une longue promenade le long de la plage, sur les dunes. Le vent glacial  me dirigea rapidement vers les ruelles étroites de l'île où je m'engouffrais pour m'en protéger.



Mais la vue sur la mer était si belle, que je prolongeais ma balade jusqu'à la pointe de l'île.


A nouveau, je me réfugiais dans une ruelle...



... avant d'aller me réchauffer Chez Pierre, avec un délicieux Café Viennois.


J'avais de la chance, c'était la première fois que je pouvais profiter du petit coin cosy et m'enfoncer dans un des fauteuils clubs en cuir très confortables que je convoitais les autres fois.
Au-dessus de ma tête, ce plafonnier et ses bouteilles vides n'était pas le seul objet insolite de ce lieu que j'apprécie, autant que le Café Viennois servi généreusement par le maître de maison, avec le sourire, ce qui le rend encore plus savoureux!

Je feuilletais le journal du coin, à la disposition des clients, le sourire aux lèvres en découvrant qu'un ami (perdu de vue) venait de publier un nouveau livre. Tiens tiens, et si je l'achetais pour le faire dédicacer lors de sa prochaine séance de signature; ce serait amusant de voir sa réaction en m'apercevant. Bon, ce ne sera pas un remake de D'après une histoire vraie le film de Roman Polanski (et Olivier Assayas), mais ... Au fait, je suis fan des films de Polanski (et de Assayas) mais ce dernier m'a déçue.

J'avais fini de siroter mon Café Viennois, le bistrot commençait a être bien rempli et animé. Je remettais ma doudoune et m'emmitouflais dans mon écharpe pour affronter le vent toujours glacial sous un ciel bleu et la divine lumière d'une fin novembre.

 (Cliquer pour lire)

 

jeudi 16 novembre 2017

Non, non et non !

Je refuse "l'autrice" et la féminisation des mots.
Je refuse tout autant une auteure  et l'horrible écrivaine.
Quant à la maire de ... Paris ou de Pétaouchnok, ça me fait éclater de rire. Je ne peux m'empêcher de penser à la Mère Denis dès que j'entends dire : la maire de Paris, manquerait plus qu'on dise : la maire Anne Hidalgo (sauf votre respect madame). Je crois bien l'avoir entendu... et sans doute que ça ne choque personne.  Personne n'entend  la  mère...





Lu ce jour, dans la presse :

Alice Zeniter reçoit le Goncourt des lycéens avec «L'Art de perdre»

La Française de 31 ans, finaliste déçue du Prix Goncourt, est honorée du Goncourt des lycéens pour son récit autobiographique retraçant le destin d'une famille de harkis. C'est la seule autrice à recevoir un prix d’importance cette année [...]

Je dis non à tous les excès du féminisme révolutionnaire
Je suis une femme libre, à la manière de Françoise Giroud...

"Néanmoins, Françoise Giroud n’est pas une féministe révolutionnaire à l’image de certaines militantes d’extrême-gauche issues des mouvements plus ou moins radicaux du début des années 1970. C’est une réformiste œuvrant pour une amélioration de la condition féminine et qui ne renie pas sa féminité. Ce mémoire est donc la démonstration d’un combat mené par une grande dame du journalisme pour une nouvelle place des femmes avec le soutien d’un organe de presse. L’Express a été véritablement une tribune politique cherchant à promouvoir l’émancipation des femmes notamment auprès de son lectorat privilégié des classes moyennes, décisives dans les évolutions de genre. Dans ce cadre, la politique réformiste de Françoise Giroud n’a pu qu’avoir des répercussions sur l’émancipation des femmes et sur l’évolution de leur représentation dans la société. Avant de s’éteindre, Françoise Giroud constatait le chemin parcouru depuis les années 1950 : des évolutions auxquelles elle a participé, qu’elle a favorisées."

(Extrait du Mémoire de Cécile Varizat*, Françoise Giroud  et la question des femmes à travers l'Express (1956-1974))
*Maîtrise, Université de Grenoble, 2005.

Françoise Giroud en 1955 à L'Express, le journal qu'elle a fondé
avec Jean-Jacques Servan-Schreiber (à gauche)


Françoise Giroud, 1975. Entrée en politique. Aux côtés de Simone Veil, 
ministre de la santé, elle est secrétaire d’État à la Condition féminine,
du premier Gouvernement de Jacques Chirac. 

... mais plus proche de Simone de Beauvoir ! Entre les deux, mon cœur balance. Cependant, je n'occulte pas le fait qu'aucune des deux ne soit blanc-bleu, et cela n'enlève rien au plaisir que j'ai éprouvé à lire leurs ouvrages lors des premières années de ma vie parisienne. Les mémoires d'une jeune fille rangée je l'ai lu plus tôt, et relu plus tard.
Il m'arrive d'ouvrir de temps en temps Le deuxième sexe (1949) et de picorer quelques pages, en me disant : tout cela a évolué et parfois même est dépassé. Pour son essai sur La Vieillesse (1970), son point de vue - à cette époque - est juste mais aujourd'hui, tandis que l'âge du vieillard s'allonge, il faut réajuster ce qu'elle écrit (elle parle de vieillard dès 70 ans) à leur propos sur des sujets de 90 ans. Il n'empêche que ces deux ouvrages sont des œuvres majeures (La Vieillesse, je l'ai sous la main depuis des mois années, je le lis à dose homéopathique, passionnément. Je peux néanmoins relire Les mémoires d'une jeune fille rangée et ses Cahiers de jeunesse (1926-1938) avec la même jubilation aujourd'hui. De même, si je relis de Françoise Giroud, Le journal d'une parisienne (1990) ou On ne peut pas être heureux tout le temps; ils n'ont pas pris une ride.

 

jeudi 9 novembre 2017

12e Presidents Cup

Que peut faire un golfeur quand lui est imposé un long break?
Il en profite pour passer à autre chose?
Ben non ! Et que je te lise les dernières nouvelles du club, les magazines de golf, et que je te regarde les vidéos. Pfff! Tsss!
Et de rattraper son retard sur les événements passés... comme cette Presidents Cup.


"Créée en 1994, la Présidents Cup est une compétition de golf biennale qui présente la particularité d'accueillir régulièrement les présidents américains en tant qu'invités d'honneur. Cette année encore, plusieurs anciens chefs d'Etat étaient de la partie pour ce trophée qui opposait la semaine passée les Etats-Unis au reste du monde (sauf l'Europe qui dispose de son propre duel avec les Etats-Unis avec la Ryder Cup)".

"Si la Presidents Cup n'est pas réputée pour son suspense insoutenable (10 victoires en 12 éditions pour les Américains), le spectacle se trouve souvent hors les cordes. Comme à chaque édition en terres yankees, les anciens présidents américains ont fait le déplacement. L'occasion pour Phil Mickelson de réaliser un selfie déjà culte, ou pour les wags de s'offrir une photo souvenir. Et que dire de l'accolade entre Tiger [Woods] et Barack [Obama], le droitier de Cypress face au gaucher d'Honolulu? Puisssante."







Clinton, Bush, Obama


Les Wags :
Les épouses et petites amies des sportifs célèbres, 
selon l'acronyme anglais Wives And Girlfriends.
 


Tiger Woods et Barack Obama

(Tiger, le grand retour...) 

PRESIDENTS CUP 2017




(Et si je passais à autre chose ? Un retour vers Picasso et la suite par exemple? Allez, courage fainéante ! Pour le moment, Débranche tout!)


"Nous sommes, par nature, si futiles, que seules  les distractions peuvent vraiment nous empêcher de mourir."  
 Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit.

mercredi 8 novembre 2017

De l'amour... sinon? Sinon...

Bon anniversaire monsieur Delon!




Alain Delon (né le 8 novembre 1935)

"Collectionneur d'art

Alain Delon est aussi devenu collectionneur d'œuvres d'art. Sa collection comprend des œuvres d'Olivier Debré, Rembrandt Bugatti, Jean Degottex, Jean Dubuffet, Hans Hartung, Jean-Paul Riopelle, Pierre Soulages, Nicolas de Staël, Alechinsky, Zao Wou-Ki, Vieira da Silva ainsi que deux bronzes d'Antoniucci Volti, les « Muses ». À la suite d'une exposition organisée par le galeriste Franck Prazan, il a cependant vendu 40 toiles consacrées à l'École de Paris et au mouvement CoBrA lors d'une vente aux enchères à Drouot-Montaigne en octobre 2007. La vente totalisera un peu plus de 8 millions d'euros. Depuis 2013, Alain Delon est également le parrain de Winn'Art, le supplément artistique du magazine Winner dirigé par Véra Baudey."

(Vous avez bon goût Alain (*_*))

Je me souviens... ... de votre blues, en 2005. 
Douze ans plus tard, vous en reparlez avec Léa Salamé.
Votre manque d'amour, votre solitude...y mettre fin...
Et vous tenez le coup ! Tant mieux.
 
Je pense alors au cap que je me suis fixé. Le tiendrai-je, moi? Je l'espère...

Paroles, paroles, paroles...


mardi 31 octobre 2017

"Halloween n'a rien de drôle...

... Ce festival sarcastique reflète plutôt une soif de revanche des enfants sur le monde adulte."
(Jean Baudrillard).


lundi 30 octobre 2017

Le divan du XXIe siècle

"Vous mentez... et Google le sait

Sexualité, boulot, loisirs... On passe notre temps à enjoliver la réalité sur les réseaux sociaux. Le chercheur Seth Stephens-Davidowitz s’est immergé dans le moteur de recherche de Google. Et a tiré un livre de ces petits arrangements avec la vérité.

«Sur les réseaux sociaux, chacun est heureux en ménage, en vacances dans les Caraïbes et lit la presse quotidienne. Dans le monde réel, beaucoup sont en colère, en train de faire la queue au supermarché, un œil sur un tabloïd et ignorant l’appel d’un conjoint avec qui ils n’ont pas couché depuis des années», affirme Seth Stephens-Davidowitz. On se doutait de cette dichotomie entre mythe personnel et réalité, mais ce data analyst a passé quatre ans immergé dans les recherches Google de ses contemporains pour en mesurer l’ampleur. Et publier ses conclusions, fin juin, aux Etats-Unis, dans un ouvrage intitulé Everybody lies, big data, new data, and what the internet can tell us about who we really are (Tout le monde ment, big data, nouvelles données, et ce qu’Internet peut nous apprendre sur ce que nous sommes vraiment).
[...]
«Lorsque nous interrogeons Google, cela ne dit rien de nos états d’âme [...]. Or pour en faire un indicateur de vérité sociale, il faudrait identifier le contexte. D’autant plus que Google suggère des termes associés qui peuvent dévier les recherches individuelles.»

– Pourquoi certains en arrivent-ils à prétendre être dans des lieux où ils ne sont même pas?

– Nous sommes arrivés à la société de l’affabulation, du simulacre: notre rapport à l’identité passe désormais par tout un panel de médias qui deviennent des prothèses narcissiques où l’on peut inventer une nouvelle narration de soi pour soutenir un narcissisme défaillant. Et l’on finit presque par croire qu’on est cet alter ego qui passe ses vacances à l’autre bout du monde, car nous sommes aussi dans la société du faux self qui répond à l’exigence sociétale actuelle de triomphe, performance, jouissance… Mais en réalité, feindre finit par épuiser."

(Article de Julie Rambal, la suite : Le Temps.ch)

(A lire sur le sujet : Google révèle nos recherches secrètes Les Echos.)


samedi 28 octobre 2017

C'est trop facile... de faire semblant

Mercredi 25 octobre.

Petit tour à la médiathèque. Visite rapide (j'y retournerais... peut-être) de l'exposition en cours.


Je prends quelques photos. Les ouvrages précieux sont présentés sous verre. J'aurais aimé respirer leur odeur. Certains devaient sentir la poussière, le renfermé, une odeur indéfinissable. Quand je lis un livre, souvent je le respire.





"Durant la Révolution, les livres sont exposés à leur plus grand prédateur : l'homme. Ils subissent également des dégradations provoquées par l'humidité, le feu mais aussi les rongeurs et les insectes qui s'en nourrissent."


  Max Jacob
Photographié par Rogi André, 1936


"Dès 1939, face aux menaces du siècle, le poète souhaite voir ses ouvrages rassemblés à la bibliothèque de sa ville natale (Quimper)."

.../... Puis, j'allais déjeuner Chez Max, pour prolonger ma visite.


Après le déjeuner, rapide mais bon, dans cette salle où flotte une âme, je traînais en ville en faisant du lèche-vitrines.



NAIDEE CHANGMOH (Vidéo sur l'artiste)


 



Plus loin, encore une image insolite, sur le parvis de la cathédrale, ces prêtres en soutane (mais ils ne faisaient pas de trottinette !).


En les voyant, je pense à une chanson de Jacques Brel qui pourtant n'a rien à voir avec ces prêtres. Je la connais par cœur, je la chantais souvent (quand j'étais jeune; elle me plaisait, je l'aime toujours). En faisant ma recherche de Brel l'interprétant, je découvre, par hasard, ce merveilleux entretien avec François Mitterrand, à propos de Jacques Brel.


  


"La solitude, la vie, la mort. [...] 
L'homme tout seul devant la force des éléments."

(Jacques Brel  Pourquoi ont-ils tué Jaurès)