lundi 27 février 2017

Plutôt mourir debout que de vivre à genoux

Hier, dimanche.
J'étais là, sous le ciel gris, dans l'air humide, légèrement frissonnante, dans un état fébrile. Il n'y avait personne sur le petit parcours. Le vent faisait larmoyer mes yeux encore plus que d'habitude, au point que parfois -pour ne pas dire à chaque coup - je voyais à peine la balle que j'allais taper. Personne - qui aurait pu me voir ce midi - n'aurait pu imaginer que je tenais tout juste debout et que, ce que j'essayais de surmonter c'était encore ces vertiges qui me tourmentaient depuis samedi matin. Surmonter aussi l'abattement, la solitude. Se révolter, se battre pour ne pas se laisser abattre ("Plutôt mourir debout que de vivre à genoux" L'Homme révolté, A. Camus). J'avais mis mon collier cervical pour conduire et je l'avais gardé pour jouer, m'empêchant ainsi de tourner la tête.  
Tout allait si bien depuis cinq semaines (du moins du côté des vertiges, pour le moral c'était autre chose)  et particulièrement depuis une semaine, mon jeu s'améliorait. Vendredi soir j'étais, sinon heureuse, revigorée. Je fis même ce billet sur "l'âne et le poney", assez tard, sans qu'aucune sensation vertigineuse ne s'installât, si ce n'était celle que m'inspirait Gena Rowlands.  
J'étais là ce matin pour tenter de relever le défi que je m'imposais : ne pas avoir plus de vertiges en jouant au golf que si j'étais restée sans bouger assise sur mon canapé à essayer d'occulter ce tournis, d'alléger cette tête si lourde quand la crise s'installe. Je ne jouais pas très bien, je marchais lentement. J'étais au fond du trou parcours lorsque je vis passer une voiture au loin... allant vers le parking du grand parcours...
Puisqu'il n'y avait personne, je remettais une ou deux balles quand je ratais mes coups mais je ne pouvais pas faire un plein swing, j'avais peur de déclencher un vertige rotatoire, celui qui me donne envie de mourir sur le champ. Je me rappelais soudain que j'avais oublié de mettre ma médaille autour du cou. J'avais des larmes plein les yeux mais je ne pleurai pas - du moins, pas en cet instant. Je terminais le parcours, fatiguée mais avec l'impression d'être moins vertigineuse. Mes chaussures étaient crottées, j'allais les nettoyer près du club house.
Ouf! dans ma voiture le larmoiement s'arrêta, je jetais un coup d’œil dans le miroir, mon rimmel waterproof n'avait pas fait de dégâts, simplement il n'y en avait plus "c'est l'dégel des amants/jolie môme" (pourquoi m'obstinais-je à en mettre pour venir au golf? Encore cette illusion de meilleure mine avec que sans), j'insérais Glenn Gould dans mon lecteur. Je me suis mise à rire : des images amusantes, improbables, me passaient par la tête. Je roulais doucement, sur mon chemin pas trop de croisements m'obligeant à tourner la tête. Tout allait bien. Ma tête était droite, quelques tensions cervicales, l'équilibre était précaire mais cette crise ne me laissait pas clouée, prostrée comme il arrive parfois. Je "positivais" (je déteste ce verbe ridicule), et puis, peut-être que quelqu'un pensait à moi...

Les hivers se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Malheureusement et, heureusement. J'avais alors une énergie - mue par un sentiment amoureux - que je n'ai plus. Un an de plus n'arrange rien, l'énergie s'essouffle; les années pèsent de plus en plus lourd, en un an on en prend le double voire le triple; pour certain(e)s les kilos prennent la même ascension, pour d'autres c'est la descente sur la balance. Mmm!

Hier, malgré les vertiges, je postais ce billet, pour faire diversion. Écrire ici - n'importe quoi -, un moyen de ne pas rester fixée sur cet état, déprimant.




"Le sujet de l'inconscient ne touche à l'âme que par le corps" (Lacan)

samedi 25 février 2017

Hello everybody

(*_*)


(Statistics : a drop of water in the web ocean)
(Clic to larger image)

How are you American readers my friends ?

Thank's a lot to you to blow (detonate? explode? (0_0)) my statistics.

My english langage is very bad but my mind is all right. 

Best regards***

Hi!
 

vendredi 24 février 2017

Allez, courez, courez en liberté!

Retour sur image. Souvenez-vous... le 11 février *** les ânes

Vérification faite hier  : Ils étaient toujours là.
Je ne m'étais pas complètement trompée!
Je me suis renseignée auprès du "propriétaire", en fait, il y en a un de chaque espèce : un âne et un poney.


Toujours aussi triste de les voir plantés là. J'aurais bien fait comme la merveilleuse Gena Rowlands dans le merveilleux film que je viens de voir de, et avec le merveilleux John Cassavetes : Love Streams (1984). Oui oui, trois fois merveilleux, dix fois cent fois merveilleux. Gena Rowlands me bouleverse dans tous les films de Cassavetes. Quand elle emmène les poneys chez elle, c'est moi qui les emmène. Je suis une femme sous influence, je suis aussi toquée qu'elle. Ô ce sourire, cet instant de bonheur éphémère, quand elle les voit galoper dans la nature, vers la liberté. J'ai capturé ces scènes parce qu'elles ont à voir avec la bienveillance que je porte aux animaux et à leur liberté mais, évidemment, ce n'est pas le sujet principal du film.















 (Captures d'écran)


Je ne savais pas que ce film était ressorti en salles (sans doute à Paris), je l'ai vu en DVD. Love streams, en français traduit par Torrents d'amour. Dans le film, Gena Rowlands (Sarah) parle plutôt d'un flux qui ne s'arrête jamais, incontrôlable, de l'amour. Et le bel, le fol amour de ce film c'est celui de ces deux êtres : Robert et Sarah. Elle, fragile et toquée, paraît folle aux yeux des autres, mais cette folie n'en est pas, elle n'est que ce torrent d'amour qui ne tient qu'à un fil (comme celui du funambule) pour ne pas tomber dans l'abîme le plus profond. C'est beau, c'est tendre, c'est violent, c'est cruel, c'est doux. Ce sont tous ces sentiments, renversants, qui bouleversent dans Love Streams. 

"Cinq ans avant de mourir d’un cancer, John Cassavetes signait son ultime film. Ours d’or à Berlin, jamais repris en France depuis sa sortie, Love Streams est la quintessence de l’art cassavetien : beaucoup de passion et de travail.
LOVE STREAMS
avec lui-même, Gena Rowlands, Seymour Cassel, Diahnne Abbott
En 1984, Love Streams remporte l’Ours d’or au Festival de Berlin. Pour tous les cinéphiles, la cause est entendue : depuis vingt-cinq ans et son premier film (Shadows), John Cassavetes, avec sa belle gueule et son enthousiasme communicatif, incarne presque à lui tout seul le cinéma indépendant américain."

[...] Pourquoi les gens que vous aimez ne vous aiment-ils pas forcément ? Elle ne monnaie rien, Sarah, l’amour qu’elle éprouve pour les autres est un torrent pérenne. De l’autre côté, il y a Robert (John Cassavetes), un très riche écrivain accro à la débauche, qui héberge des prostituées dans sa grande maison (celle de Cassavetes, souvent vue dans ses films).[...] Que sont-ils l’un pour l’autre ? On l’apprendra bientôt. A vrai dire, c’est important et, en même temps, ça ne l’est pas tellement. L’important, c’est que Sarah et Robert sont deux âmes égarées qui se régénèrent l’une auprès de l’autre, parce que l’amour qu’ils se donnent est gratuit, n’attend rien en retour. Soudain, le film prend une autre tournure, devient troublant, presque gênant. Cet homme et cette femme, ces personnages, forment un couple qui se confond avec le couple que formaient Cassavetes et Rowlands dans la vie. Il y a entre eux un flot continu d’on ne sait trop quoi, qui dépasse le sexe et l’amour, et qui ne s’éteindra jamais, même s’ils se séparent physiquement."
(Source Les Inrocks, 1984)

"Comme toujours chez lui [Cassavetes], les êtres se déchirent dès lors qu'ils se caressent, la douceur se mue en violence, et l'effroi est de tous les plans. Peur de vieillir. Peur de mourir. Peur de se retrouver seul aussi : un soir d'orage, coiffé d'un chapeau de paille ridicule, Robert contemple, éperdu, sa maison envahie par les animaux que lui a achetés sa sœur, sa cinglée de sœur qui s'en va, elle, telle une héroïne de Tennessee Williams, vers une autre vie, vers un nouvel espoir qui sera forcément déçu." (Télérama).
 


mercredi 22 février 2017

***

Ma philo cartésienne du jour (*_*).

Découverte via le blog de l'auteur, dont j'ai beaucoup aimé le billet du jour.

***

J'ai tout fait pour qu'il me trouve détestable. C'était facile, je le suis.  

"Catastrophe. Crise violente au cours de laquelle le sujet, éprouvant la situation amoureuse comme une impasse définitive, un piège dont il ne pourra jamais sortir, se voit voué à une destruction totale de lui-même." 

Roland Barthes, in Fragments d'un discours amoureux.



mardi 21 février 2017

De la vertu aux... polissonneries




Sujet du jour dans les Chemins de la philosophie : Les Lumières en dialogue, Le Neveu de Rameau.

"Le Neveu de Rameau ou La Satire seconde est un dialogue écrit par Denis Diderot [philosophe des Lumières] sans doute entre 1762 et 1773. Il s'agit d'une discussion à bâtons rompus entre Moi, le narrateur, philosophe, et Lui, Jean-François Rameau, neveu du célèbre compositeur Jean-Philippe Rameau."
"Le neveu de Rameau est à la fois artiste, philosophe, fantasque et cynique. Comparé au « Neveu », le philosophe incarne en lui la réflexion. Il a surtout pour but de donner la réplique au Neveu. Rameau réfute les valeurs morales imposées par la société : vertu, amitié. Il pense qu'il faut être immoral pour pouvoir réussir. Le philosophe tente de le persuader que l'honnêteté seule peut rendre heureux. Les deux hommes discutent ainsi dans un café du Palais-Royal. Ils se demandent à quelle personne il faut ressembler pour devenir le citoyen idéal."
(Sources Wikipédia)


(Extrait ci-dessous, lu par Georges Claisse ce matin dans l’émission les Chemins de la philosophie, je le retranscris avec ma ponctuation qui n'est peut-être pas celle de l'original).


Lui. - [...] Voilà où vous en êtes, vous autres. Vous croyez que le même bonheur est fait pour tous. Quelle étrange vision ! Le vôtre suppose un certain tour d’esprit romanesque que nous n’avons pas ; une âme singulière, un goût particulier. Vous décorez cette bizarrerie du nom de vertu ; vous l’appelez philosophie. Mais la vertu, la philosophie sont-elles faites pour tout le monde. En a qui peut. En conserve qui peut. Imaginez l’univers sage et philosophe ; convenez qu’il serait diablement triste. Tenez, vive la philosophie ; vive la sagesse de Salomon : Boire de bons vins, se gorger de mets délicats, se rouler sur de jolies femmes ; se reposer dans des lits bien mollets. Excepté cela, le reste n’est que vanité. [...]



Moi. – [...] Je ne méprise pas le plaisir des sens, j’ai un palais aussi, et il est flatté d’un mets délicat ou d’un vin délicieux ; j’ai un cœur et des yeux, et j’aime à voir une jolie femme, j’aime à sentir sous ma main la fermeté, la rondeur de sa gorge, à presser ses lèvres des miennes, à puiser la volupté dans ses regards et, à expirer entre ses bras. Quelquefois avec mes amis une partie de débauche, même un peu tumultueuse, ne me déplaît pas ; mais je ne vous dissimulerai pas, il m’est infiniment plus doux encore d’avoir secouru le malheureux, d’avoir terminé une affaire épineuse, donné un conseil salutaire, fait une lecture agréable, une promenade avec un homme ou une femme chère à mon cœur, passé quelques heures instructives avec mes enfants, écrit une bonne page, rempli les devoirs de mon état, dit à celle que j’aime quelques choses tendres et douces qui amènent ses bras autour de mon cou.
"Lui, comme Moi, les deux tenants du dialogue,  s’en réfèrent à leur propre expérience pour justifier leur définition de la vertu et du bonheur. Le problème, quand l’expérience devient la norme, on a vite fait de tomber dans un relativisme moral qui semble peu compatible avec l’optimisme propre aux Lumières." (Dixit Adèle Van Reeth, NCC).

J'écoutais cela ce matin et, hier soir je lisais - dans mon "lit bien mollets" (0_0) - le Journal Particulier, 1935, de Paul Léautaud. Extrait (pages 188-189):
Vendredi 6 septembre. - C'est seulement ce matin que j'ai compris le début de sa dernière lettre : "J'ai tort de te dire tout ce qui me passe par la tête. Je te confie mes impressions du moment. Elles peuvent changer. Ainsi, ce que je mets sur ce petit papier ci-joint, que je te prie de déchirer aussitôt lu." Ce qui veut dire : "Je t'ai écrit que je n'avais plus envie de l'amour. Tu t'en es affolé. C'était une impression du moment. Elle a changé. La preuve : le petit papier que je t'envoie." C'est plus agréable.
Je lui ai écrit quelques lignes aujourd'hui pour lui dire ce que dessus. Pas pris copie. Ce soir, en rentrant, lettre arrivée ce matin, après mon départ. Rien de bien marquant. Me dit qu'elle m'écrira peut-être demain (aujourd'hui). Trouve que ce serait trop long de répondre, point par point, à mes lettres : "Le plus sage est de prendre le temps comme il vient et de ne pas chercher à savoir de quoi demain sera fait."
Elle lit Le Neveu de Rameau que je lui ai prêté, en lui disant tout ce que je pense. Trouve aussi que c'est de premier ordre. Mais célèbre encore, en même temps, L'Idiot de Dostoïevski. Elle ne me fera jamais donner dans cette littérature de cabaret. Me dit que V[ollard] n'y voit plus, est de plus en plus distrait et impatient. Elle*, toujours fatiguée.
* Marie Dormoy 

Les critiques de cet ouvrage, Journal Particulier de Paul Léautaud sont plutôt élogieuses. Pour ma part, cette lecture m'a parfois réjouie, souvent ennuyée. Je vais reprendre un zeste de Stendhal et une gorgée de Henry Miller.

Carré blanc.

A propos du Journal Littéraire (qui n'est pas le Journal Particulier) de Léautaud, témoignage de Marie Dormoy.


lundi 20 février 2017

Liberté de penser, liberté de vivre et de mourir comme il nous plaît

Ferney, 4 mai 1772.
"Il faut bien,  Monsieur, que chacun fasse son testament ; mais vous vous doutez bien que celui qu’on m’impute n’est point mon ouvrage. L’Ancien et le Nouveau Testament ont fait dire assez de sottises, sans que j’y ajoute les miennes. Mes prétendues dernières volontés sont la production d’un avocat de Paris, nommé Marchand, qui est le loustic du barreau. C’est une espèce de cible qui fait rire quelquefois par ses plaisanteries. J’espère que mon vrai testament sera plus honnête et plus sage. Le malheur est qu’après avoir été esclave toute sa vie, il faut l’être encore après sa mort. Personne ne peut être enterré comme il voudrait l’être. Ceux qui seraient bien aises d’être dans une urne sur la cheminée d’un ami, sont obligés d’aller pourrir dans un cimetière ou dans quelque chose d’équivalent ; ceux qui auraient envie de mourir dans la communion de Marc-Aurèle, d’Epictète et de Cicéron, sont obligés de mourir dans celle de Calvin s'ils sont à Genève et dans celle du Pape s'ils sont à Rome. J’avoue que, depuis quelques années, on meurt plus commodément qu’autrefois vers le petit pays que j’habite ; la liberté de penser s’y établit sensiblement comme en Angleterre. Il y a des gens qui m’accusent de ce changement ; je voudrais avoir mérité ce reproche, depuis Constantinople jusqu’à la Dalécarlie. Il est ridicule et horrible de gêner les vivants et les morts. Chacun, ce me semble doit disposer de son corps et de son âme à sa fantaisie. Le grand point est de ne jamais molester ni le corps ni l’âme de son prochain, à supposer que ce prochain ait une âme. Notre consolation, après notre mort, est que nous ne saurons rien de la manière dont on nous aura traités. Nous avons été baptisés sans en rien savoir ; nous serons inhumés de même. Le mieux serait peut-être de n’avoir point reçu cette vie dont on se plaint si souvent, et qu’on aime toujours ; mais rien n’a dépendu de nous. Nous sommes attachés, comme dit Horace, avec les gros clous de la nécessité, […]".
 
Lettre de Voltaire au Père Théophile-Imarigeon Duvernet, Abbé Duvernet – 4 Mai 1772 au Château Ferney.

(Source NCC, émission du jour)





samedi 18 février 2017

***

Un jour le je, le moi deviendront elle, et c'en sera fini de sa spontanéité, de sa vérité.
Bonjour tristesse.

***

Je ne fais que des bêtises en ce moment. Tout va mal. J'écris des billets, je les publie, je les retire puis je les laisse en brouillon, je les relis et me dis : tu ne vas tout de même pas oser poster ça! :
Anecdote, aujourd'hui, dans un magasin : J'achète un truc (un gros truc) et je règle par chèque. Je repars avec le truc et la facture. Je m'installe au volant de ma voiture. Je pense à l'addition et je décide de vérifier vite fait le montant, après les deux remises. Je cherche "le" ticket de paiement par carte bancaire. Je ne le trouve pas. Je ressors de ma voiture et retourne dans le magasin (ma voiture était garée devant la vitrine). Je "lui" dis : vous ne m'avez pas donné le ticket de paiement de ma carte bancaire (0_0). Il me répond en riant : mais vous avez fait un chèque! Ouille, p'tain, merde, ch..., je déc... là. Prémices Alzheimer, je le parierai! Pour donner le change, j'éclate de rire... pour ne pas éclater en sanglots. Bon, OK, je ne règle pratiquement jamais par chèque, mais tout de même... 
Maman chérie (pardon pour les gros mots), dis-moi que je ne vais pas finir comme toi.

vendredi 17 février 2017

Un pianiste alpiniste

J'apprends à l'instant (19 heures), par France Musique, que Maurice Vander est mort hier. Qui connaît Maurice Vander? Les passionnés de jazz.
J'avais posté cette vidéo... un jour.



«A Vander, pianiste alpiniste, soufflant la brûlure glaciale de ses millions de doigts sur les cimes classiques de son clavier Mont-Blanc», ainsi Claude Nougaro rendait-il hommage au talent vertigineux de Maurice Vander, du temps où il se produisait en trio de jazz." 
(A lire ici : Duo d'étoiles)

jeudi 16 février 2017

C'est quoi ce boucan

Ce jeudi 16 février.

La belette avait mis le nez à la fenêtre
Ô Dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître?
Le tractopelle s'est cassé la binette!




Boudiou! Y a ni blessé ni mort. 
Que s'est-il passé? J'arrive trop tard. 


Le tractopelle est au ras du mur. Comment a-t-il pu se renverser? A moins que ce ne soit cet énorme camion élévateur qui l'avait - peut-être - sur sa plateforme et qui l'aurait ainsi déposé trop près de ce mur et il se serait renversé? That is the question. Miss Belette-Sherlock cogite...



On vient à la rescousse!


Mais je n'ai plus de batterie. Flûte! 
Et puis, j'ai mal au dos, au cou à tenir mon appareil.
La nuit est tombée, il fait frisquet.
Plus d'une heure qu'ils s'escriment à redresser la bête...
et que je me dévisse la tête. 



Mon appareil s'est éteint, batterie complètement déchargée.
J'ai continué de regarder ces monstres fascinants. 
Le tractopelle a été tiré puis redressé.
Les cloches de l'église ont sonné, il était 19 heures.
J'ai applaudi les hommes du chantier*
ils m'ont fait signe avec un sourire...
ils avaient repéré la belette à sa fenêtre.
(Pourtant ce matin dès 8 heures, je n'avais pas envie, mais-alors-pas-du-tout-envie de les applaudir avec tout ce boucan qui déjà agressait mes oreilles. Sûr que cette semaine, c'est : tous les jours au golf!)

Le monstre élévateur est reparti, 
le tractopelle est garé bien sagement pour la nuit.


* J'avais l'impression d'avoir assisté au tournage d'un film lorsque j'ai applaudi. Ces hommes-là méritaient bien les applaudissements. Je repensais alors aux tournages des quelques films (trois) auxquels j'avais assistés en tant que figurante et un, en particulier, où le réalisateur avait annoncé que la scène qu'il venait de tourner était la dernière. Tout le "staff" a applaudi et le réalisateur est allé remercier et embrasser l'actrice (héroïne du film). Un moment très particulier.

mercredi 15 février 2017

***

Le golf est le sport des stars. Hum!

 

Superbe finish!

(Photo de Laurent Cayla, tirée de son livre «Céline au-delà de l'image»)

"À part chanter, Céline a deux passions. Sa passion «rationnelle» est le golf, qu'elle pratique depuis les années 90. Dans son autobiographie, elle raconte que le golf [...] a changé sa vie. Céline explique que c'est une discipline qui exige contrôle, détermination, rigueur et équilibre. En plein son genre. Rappelons que le couple Dion-Angélil possède le club de golf  Le Mirage, à Terrebonne." 
(Source Média, Québec) 

Quelques années plus tard... 
le look est étrange mais le swing est toujours impeccable.





samedi 11 février 2017

***

Samedi 11 février.






Quimper, rue Saint François, Les Ânes *

A ne pas confondre avec Place Saint-François, Lausanne (*_*)


Église (réformée) Saint-François, (temple protestant) Lausanne

(Photo 29 mai 2012, et souvenir non loin de là
et d'un déjeuner sur la terrasse
du Café Mozart, sous une chaleur torride. 
Mais que n'aurai-je payé pour être là. Merveilleux Conservatoire)



* Ces animaux sur les pavés du centre-ville me font de la peine.
(En fait, je ne suis pas sûre que ce soient des ânes, mais plutôt des poneys.
Mmm! A vérifier...)
Quoi qu'ils fussent, je préfèrerais les voir dans la nature.


(Photo prise en décembre 2005
lors d'une promenade dans ma campagne). 

lundi 6 février 2017

Des voix chères qui se sont tues

Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.


Paul Verlaine

(La femme qui m'apparaît en lisant ce poème, c'est cette femme : elle est si belle Oceania). Plus de six ans, déjà...).

dimanche 5 février 2017

Clair-obscur énième

Dimanche 5 février 2017.

Matin.

Ecouté cette émission (deux heures) hier et aujourd'hui. Me suis régalée. Quelle liberté cette femme. Il y a des moments à se tordre de rire quand elle parle du corps des hommes. Il faut dire que la situation de ce qu'elle raconte (avec Paul Guimard, qui n'était pas encore son mari) est vraiment cocasse. Rarement entendu des mots aussi directs, aussi crus. Elle l'a fait dans ses livres - notamment Les vaisseaux du cœur - mais les entendre ainsi dans une émission de Charles Sigel (pas du tout déstabilisé par ses propos, un homme délicieux, d'une grande élégance), j'ai vraiment éclaté de rire. Peut-être faut-il attendre d'avoir 86 ans pour être aussi libre?
 
Après-midi.

En sortant de la médiathèque le ciel était sombre. 
C'était la première fois, je crois (je ne suis plus sûre de rien), que je venais à la médiathèque un dimanche après-midi. Beaucoup de parents, avec des enfants sur les consoles de jeux vidéos, ou courant dans les allées. Ambiance agitée, on dira vivante mais un peu soûlante. J'ai vite fait mes recherches, cette agitation me fatiguait. De plus, les ouvrages que je recherchais étaient tous, malheureusement, sur des étagères au ras du sol. Après une tentative pour attraper un livre, j'ai senti un vertige en baissant la tête. Laissé tombé. Je venais déjà d'attraper à l'étage au-dessus un DVD, également sur l'étagère au ras du sol, un Cassavetes : Love Streams, avec Gena Rowlands; et un Kiarostami (à bonne hauteur) : Le Goût de la Cerise.  J'étais dans les rayonnages des Correspondances et Journaux intimes. Je me suis dépêchée de prendre, un peu au hasard, un ouvrage à hauteur de mes yeux pour vite me remettre d'aplomb : Journal particulier de Paul Léautaud. Je ris, en pensant à mes choix...
Je rentrais à pieds, au pas de course, avant que le ciel me tombe sur la tête. Le vent était glacial. Arrivée à 50? 100? mètres de chez moi, de grosses gouttes commençaient à tomber; je n'avais pas pris de parapluie. Alors je me mis à courir, dans la rue pavée, - attention à ne pas te casser la binette me dis-je -, une averse de grêle se pointait. J'eus le temps d'ouvrir ma porte d'entrée et d'être à l'abri. Ouf! Un mur oblique de grêlons s'abattait sur le toit de zinc.
Je montais rapidement l'escalier, me fit un thé pour me réchauffer. J'avais une petite faim, je grignotais un financier. L'averse de grêle fut brève. Le soleil se leva aussitôt et éclaira un morceau de ma bibliothèque. Il était 17 h 20. J'adorai voir ce clair-obscur, une fois encore.


Ce fut un dimanche plein de rêveries, de pensées sans matière, disons qu'il n'y avait rien qui pouvait me donner à penser, particulièrement. Pourtant, je pensais un peu aux quelques mots échangés hier, rapidement, avec un ami. Que signifie d'ailleurs cette expression : il y a matière à penser. Et voilà, ce n'est pas un hasard si je tombe là-dessus.

vendredi 3 février 2017

Il aurait pu dire : parce que c'était lui, parce que c'était moi





Je reviens donc sur ce Caravaggio (1986) de Derek Jarman que j'ai trouvé superbe d'un point de vue pictural, une suite de tableaux extraordinaires sur l'écran, la peinture en clair-obscur et "la vie passionnée du peintre lombard Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit "Caravage" ou "Le Caravage" (1569-1609), protégé du Cardinal del Monte.
Jarman s'intéresse au triangle amoureux entre Caravage, Lena et Ranuccio.
Le film a reçu un Ours d'argent pour sa conception visuelle lors de la Berlinale en 1986.

Dans le coffret DVD (qui contient également un autre film de Derek Jarman, Wittgenstein et, c'est d'ailleurs ce titre qui avait attiré mon attention, étant depuis longtemps intéressée par ce philosophe (Ludwig) que j'avais eu envie de découvrir après avoir lu Le Neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard (ce "neveu" étant en fait Paul, le frère de Ludwig))....
(Sur ces deux films, lire critikat, un condensé bien mieux résumé que le bla-bla-bla que je pourrais en dire... et que je vais dire. Tsss!)
 ... dans ce coffret donc,  il y a un petit livret avec une interview exclusive de Derek Jarman. Quelques extraits :

"Tout a commencé en 1978, au cours d'une projection privée, lorsqu'on m'a demandé si tourner un film sur Caravage m'intéresserait. Je n'avais pas de notions très étendues sur ce sujet si bien que Nicolas Ward-Jackson, le marchand d'art, producteur du film, m'a envoyé quelques livres le jour suivant et passé commande du scénario. Je suis allé deux mois à Rome [...] et j'ai écrit le tout premier scénario de Caravaggio. A compter de ce moment-là, les versions se sont succédées [17 au total], envisageant toutes les directions possibles."
[...]
"Lorsque j'ai eu l'idée de ce film, très peu de gens savaient qui était Caravage. Pour ma part, je connaissais son nom, je pouvais aussi lui associer quelques œuvres, mais je ne savais rien de sa vie lorsque je me suis lancé dans cette entreprise. [...]
Aujourd'hui [en 1985], tout le monde connaît Caravage, en a entendu parler et songe (du moins je l'espère) à aller faire un pèlerinage esthétique à Rome pour contempler sa peinture. Je l'espère, dis-je, car son œuvre picturale est tout à fait extraordinaire et admirable, ce dont on ne se rend pas vraiment compte lorsqu'on n'a sous ses yeux que des photographies de ses peintures. (...) Il ne s'agissait pas pour moi de filmer une biographie fidèle de Caravage, de faire un documentaire. Il s'agissait de mettre en valeur, de reproduire des éléments reflétant sa/ma vie et ses/mes propres expériences, et de les mettre au premier plan. (...) J'ai montré Caravage comme faisant partie de la haute société. Il s'exprime dans la vie privée d'une manière toujours très polie. Je n'ai pas voulu en faire un rebelle. Mon Caravage doute de lui-même et de son œuvre. Et je l'ai fait en connaissance de cause, car cela reflète probablement ma propre situation. (...) La vie tourmentée du Caravage aurait pu être un bon prétexte pour réaliser un film plein de fureur. Le Caravage a été honni par la presse à scandale de l'époque parce qu'on le considérait comme un meurtrier, comme un homme monstrueux. [...] Dans ce contexte, ses peintures ne sont pas aussi violentes qu'on a bien pu le dire. Elles sont même paisibles. Ce mythe d'un Caravage voyou et impétueux dont les peintures seraient sanglantes trouve écho dans la façon arbitraire dont les censeurs voient mon œuvre. Caravaggio a été interdit aux moins de 18 ans parce-qu'il-est-réalisé-par-Derek-Jarman."

"La sexualité de Caravage, bien sûr, est affaire de supposition, mais je pense qu'il ressort de toute évidence de ses œuvres qu'il était homosexuel. Il se peut que les licences que notre récit prend avec l'histoire du personnage de Tomasoni relèvent du mythe. Pourtant, je pense qu'il est possible de tirer de ce mythe une leçon, même si c'est une leçon fragile issue de mon propre travail.
Caravage a signé sa Décapitation [Décollation] de Saint Jean, sa seule toile signée connue, à l'endroit précis du tableau où coule du sang. Sur le plan émotionnel, c'est un choix d'une incroyable puissance. Cette signature n'a d'ailleurs été découverte qu'à l'occasion de la restauration du tableau."






Derek Jarman, le cinéaste, metteur en scène, réalisateur, a choisi pour interpréter le Caravage, Nigel Terry (1945-2015) qui ressemble il est vrai au portrait de Caravage, que j'ai reproduit dans mon précédent billet




Nigel Terry, Michelangelo Merisi, dit Caravage

Nigel Terry, décédé en avril 2015 est surtout connu pour son rôle dans Excalibur : le Roi Arthur. Lors de mes recherches, je n'ai guère trouvé d'articles sur cet acteur faisant mention de sa magnifique interprétation dans celui de Caravage. Ceci pourtant, dans Le Figaro, après sa mort:
"En 1986, il joue le génial et fantasque peintre Michelangelo Merisi da Caravaggio dit Le Caravage dans le film Caravaggio de Jerek Jarman. En 1991, toujours sous la direction du même réalisateur, il campe Le baron Mortimer, l'amant de la Louve de France, la reine Isabelle d'Angleterre et fille de Philippe le Bel dans Edward II. On le retrouve en 1992, au côté de Marlon Brando et Catherine Zeta-Jones dans Christophe Colomb : la Découverte de John Glen"

Le Figaro écrit Jerek Jarman au lieu de Derek Jarman et, je ne vous dis pas les erreurs de dates, de noms que j'ai pu noter sur différents sites au cours de mes recherches. Il faut vraiment vérifier ses sources. Peu d'articles également sur ce film qui n'est même pas toujours mentionné dans la filmographie des acteurs-interprètes.

A propos du choix des acteurs, ce qu'en dit Derek Jarman :

"J'ai toujours pensé que Nigel Terry ressemblait étrangement à Caravage. Mais ce n'est pas parce qu'il lui ressemblait que je l'ai d'abord choisi. C'était juste une raison de plus. J'ai choisi les autres acteurs à mesure qu'ils venaient me rendre visite. [...] J'ai choisi les gens qui me semblaient avoir une sorte d'indépendance, qui exprimaient un sentiment d'insatisfaction vis-à-vis de leur carrière théâtrale, et qui avaient des idées bien arrêtées et tranchées sur leur situation en dehors du monde du théâtre. J'ai aussi sélectionné des gens qui avaient des visages fascinants."
(Textes extraits d'un entretien réalisé au National Film Theatre en 1985 quelques jours avant la sortie du film en salles en Angleterre).



Dexter Fletcher , Caravage jeune
 




Sean Bean, Ranuccio Tomasoni

"Shaun Mark Bean, plus connu sous le nom de Sean Bean, est un acteur britannique de cinéma et de télévision, né le à Sheffield, au Royaume-Uni. Après avoir été diplômé de la Royal Academy of Dramatic Art, il fait en 1983 ses débuts professionnels au théâtre avec Roméo et Juliette."



Spencer Leigh, Jerusaleme sourd-muet qui restera 
le fidèle compagnon de son maître Caravage, qu'il vénère.

L'actrice Tida Swinton (née en 1960) est magnifique. Elle avait 23 ans lors du tournage, commencé en 1983. 


Nigel Terry et Tina Swindon, Lena

Dans le bonus du DVD,  (sorti en 2007) elle parle du film, du tournage et, du charisme de Derek Jarman. Selon Tida Swinton, les films de Derek "racontent une même histoire, la sienne".






"Tilda Swinton a étudié à la West Heath Girls' School [...]. Diplômée de l'Université de Cambridge en sciences politiques et sociales, elle intègre la Royal Shakespeare Company en 1984, qui la lance sur la scène théâtrale."
En bonus également une interview, passionnante, du décorateur Christopher Hobbs qui explique qu'il aura fallu sept ans pour mener à bien le projet de ce film, réalisé en studio, le budget étant trop limité pour le tourner en Italie. Nicholas Ward-Jackson (le marchand d'art et producteur du film) a tenté quelques contacts pour tourner dans de grands palaces italiens, sans succès, cela dépassait leur budget.. Il a fallu à Jarman une ingéniosité extraordinaire, un travail immense pour faire ce film, en studio.

Quelques captures du film Caravaggio ci-dessous
qui m'ont rappelé quelques souvenirs (*_*)




(L'abstraction dans le détail de la figuration...)



La scène finale du film représente une des œuvres majeures 
de Caravage et se trouve au Musée du Vatican :

Déposition de Croix

(Scène du film ci-dessous)


L’œuvre originale, pas de photo ici, reproduction interdite, 
à voir sur le site du Musée du Vatican.


Michelangelo Merisi, dit Le Caravage (Caravaggio), 
 (Milan 1571 - Porto Ercole 1610) Déposition de Croix, 1600-1604 environ
Huile sur toile, cm 300 x 203
Inv. 40386

Petite vidéo de quelques scènes du film capturées sur mon écran





Conclusion : 

Un coffret réunissant deux des films les plus aboutis du cinéaste anglais Derek Jarman, Caravaggio et Wittgenstein, en DVD dans la collection J’aime le cinéma! agnès b. de l’éditeur Cinemalta, qui a pour vocation de rendre visibles des films introuvables ou méconnus. À ce titre a déjà été publié un coffret renfermant deux films de Cassavetes, Love Streams et A Child Is Waiting
(Source critikat, avril 2006)
On devrait trouver ce coffret dans les bonnes médiathèques...

J'avais bien sûr entendu parler de Caravage et du  Caravagisme caractérisé par le clair-obscur. Je ne suis pas sûre d'avoir appris beaucoup de choses sur la vie de Michelangelo Merisi, dit Caravage bien que ce film soit un "Biopic". Qu'importe, il m'a donné l'envie d'en savoir plus et sur le peintre et sur Derek Jarman. C'est un beau film dont l'intérêt va au-delà de la représentation picturale avec une mise en scène magnifique et surtout, j'ai découvert Jarman,  un homme gai, gay et tourmenté (j'ai fait de nombreuses recherches sur sa vie), brillant, comme un diamant... Aujourd'hui, ce diamant est une étoile dans le ciel...

"Les étoiles sont les diamants du pauvre. Les riches cachent leurs diamants dans leurs caves, confus de les comparer aux richesses du Bon Dieu qui scintillent aux cieux." (Dixit une vieille femme dans Caravaggio. Traduction française).

Sur Derek Jarman, lire aussi dans Libération : L’Émoi bleu.
 

© Iconic IMages/Terry O’Neill

Derek Jarman photographié par Terry O'Neill

Derek Jarman (1942-1994) (aurait eu 75 ans le 31 janvier 2017).

Je réitère, avec Françoise Giroud :

 "C'est épatant, les artistes. Ils sont fous, mais pas vraiment comme tout le monde. J'ai un faible pour eux."

(Toutes mes photos sont des captures d'écran du film Caravaggio, sauf reproductions de tableaux).