lundi 5 avril 2010

Deuxième jour


Vendredi 26 mars.
Réveillée tôt par le bruit, les bruits, plus l'habitude. Les éboueurs passent le soir, le matin et cet autre engin qui nettoie la rue et les trottoirs fait un bruit d'enfer.
Je me drogue pour faire passer la migraine. Allez, hop, je veux profiter de ce séjour, j'ai mes journées pour moi toute seule.
Ce matin je pars à pieds arpenter mon quartier : rue de Cléry, l'agitation est à son comble; rue Réaumur, rue Montorgeuil. J'achète Libé et je m'installe dans un bistrot en terrasse chauffée. Je regarde les gens, la rue animée, je lirai Libé plus tard. Il fait un froid de canard; j'avais prévu des vêtements de printemps! Mis deux pulls sous ma veste.
Je passerai la matinée dans ce quartier : Saint Eustache, les Halles, la rue du Jour (Agnès b. est fermé, il est tôt, j'y retournerai; la première fois que je suis rentrée dans cette boutique, c'était avec toi, tu voulais que j'achète un t-shirt rayé et la salopette qui faisait fureur; tu me les as offerts. C'était il y a trente ans). Je ne suis pas loin de Beaubourg, j'irai un autre jour.

Rue de Cléry


Rue Montorgueil

Rue du Jour, Agnès b.


Après-midi à l'IMA pour voir l'expo ORIENT-HERMÈS mais pas seulement; j'aime cet endroit.
Je prends deux photos, sans flash, sachant sciemment que ce doit être interdit. Bien sûr, on vient vers moi pour me dire que çà l'est. Je fais l'innocente : même sans flash dis-je? Oui, même sans flash. Les vitrines sont somptueuses. Je m'arrête pour regarder le film sur Leïla Menchari qui a créé pour la maison Hermès des collections inspirées des ses voyages. Elle est en compagnie de Jeanne Moreau et le film nous entraîne dans un décor de conte de fées et dans le jardin extraordinaire de son enfance à Hammamet.
Je poursuis ma visite puis je m'arrête pour prendre un thé à la menthe avec des cornes de gazelle dans le salon marocain. Le thé aromatisé à la fleur d'oranger est exquis et les cornes de gazelle presque aussi bonnes que celles de Marrakech!




Il est déjà 18 heures. Je rentre au studio pour me reposer, prendre une douche. Rendez-vous pour l'apéro en face des Tuileries (j'ai oublié le nom du café). Mes ami(e)s arrivent, retrouvailles, rires, petit moment de bonheur qui se prolongera durant le dîner.

Nous reprenons le métro tous ensembles puis nous séparons - nos directions ne sont pas les mêmes - en nous promettant de nous revoir bientôt. A cette heure-là la rame est presque vide, tant mieux. Je n'aime pas prendre le métro dans la journée, cette promiscuité est insupportable. Lorsque je vivais à Paris, je ne le prenais presque jamais, je préférais être dans les embouteillages avec ma voiture. Tout le monde est connecté dans le métro, écouteurs aux oreilles, les téléphones portables ont remplacé les livres, les journaux; peu de gens aujourd'hui lisent dans le métro.

Retour au studio, le bel appartement du dernier étage en face est éclairé. Aucune idée de ses occupants : homme? femme? couple?
Mais que vois-je? Les fenêtres faces aux miennes sont éclairées ce soir et dans une pièce j'aperçois un jeune homme, devant son écran d'ordinateur. Pas de rideau non plus sur cette fenêtre, la pièce est dans la pénombre. Un peu plus tard, il fumera une cigarette dans l'autre pièce et ira ouvrir sa fenêtre aux stores vénitiens pour fumer. Dos à la fenêtre il regarde un écran plat, géant, de télévision et se retourne de temps en temps pour souffler la fumée de sa cigarette vers l'extérieur. Çà m'amuse. Je crois qu'il m'a aperçue dans le canapé rouge.

Rideau!